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Dix morts dans l’incendie probablement criminel d’un immeuble à Paris

Benoît Moser / BSPP - Brigade de sapeurs-pompiers de Paris / AFP) Photo: AFP

Au moins dix personnes sont mortes et trente ont été blessées dans le violent incendie d’un immeuble à Paris, survenu dans un quartier huppé au cœur de la nuit de mardi, probablement d’origine criminelle.

«Paris est en deuil ce matin», «le bilan est terrible», a réagi dans un tweet la maire de Paris Anne Hidalgo sur place.

Les pompiers, dont six ont été blessés au cours de l’intervention, ont souligné qu’il ne s’agissait que d’un bilan «provisoire» et que «la reconnaissance est toujours en cours» aux étages supérieurs de cet immeuble de huit étages.

Il leur a fallu plus de cinq heures pour maîtriser le feu qui s’est déclenché dans un bâtiment donnant sur une cour intérieure, empêchant le déploiement du gros matériel. Plus d’une cinquantaine de personnes ont néanmoins dû être évacuées en urgence, parfois à l’aide de grandes échelles.

«La France se réveille dans l’émotion après l’incendie rue Erlanger à Paris cette nuit. Pensées pour les victimes», a twitté le président Emmanuel Macron.

Une femme d’une quarantaine, habitante de l’immeuble des années 1970, a été interpellée et placée en garde à vue, a indiqué le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, arrivé sur place au petit matin. 

«Cette femme a été interpellée dans la rue immédiatement après l’incendie. Elle se trouve en garde à vue», a-t-il déclaré, précisant par la suite qu’elle avait des «antécédents psychiatriques». 

Selon une source policière, la suspecte a été «arrêtée en état d’alcoolémie alors qu’elle tentait de mettre le feu à une voiture». Une autre source a ajouté qu’elle était en conflit récurrent avec son voisin pompier et s’était disputée avec lui dans la soirée, obligeant la police à intervenir. 

Un résident du bâtiment, Clément, a entendu «une dame dire quelque chose comme « Bouge pas, t’es mort ». Ou « Si tu bouges t’es mort »… Elle criait très fort, une voix de quelqu’un de pas bien intentionné» précise-t-il.

La police judiciaire s’est vu confier une enquête pour «destruction volontaire par incendie ayant entraîné la mort».

Étages supérieurs
Le «bilan pourrait encore s’alourdir car les opérations de reconnaissance ne sont pas encore terminées dans les derniers étages de l’immeuble, là où le feu était le plus violent», a expliqué à l’AFP le capitaine et porte-parole des pompiers Clément Cognon.

«Les pompiers venaient d’arriver et ce qui était dingue, c’était leur impuissance», a rapporté Nicolas, qui habite en face de l’immeuble ravagé. «Ils avaient les camions, les grandes échelles, mais ils ne pouvaient rien en faire. Après, ils ont mis des rallonges, des rallonges, des tuyaux, des tuyaux, que des petits moyens».

«On les voyait se relayer…ils sortaient de là, ils étaient KO».

«Au début on a cru à une dispute, on entendait une femme crier très fort. C’était vers 01H00 (00H00 GMT). Elle criait, elle criait. Là, on est sortis et l’immeuble était déjà très en feu (…) Nous, on voyait les gens sur les balcons crier sans pouvoir rien faire», raconte-t-il encore.

Le feu a démarré vers 01H00 du matin dans ce quartier chic de l’ouest parisien, selon les pompiers qui évoquent une «scène d’une incroyable violence». Certains habitants de cet immeuble de huit étages se sont réfugiés sur le toit pour échapper aux flammes, alors que de nombreux résidents appelaient au secours depuis leurs fenêtres.

«Nous avons dû procéder à de nombreux sauvetages, notamment pour une dizaine de personnes qui s’étaient réfugiées sur les toits», a précisé le capitaine Cognon. 

«Je voyais les pompiers qui montaient qui descendaient et l’enfer de ce feu qui ne se calmait pas, jamais. Ils éteignaient, ça se rallumait», raconte une habitante d’un immeuble adjacent. «Choquée», elle se souvient des gens qui «criaient, « sauvez-moi, aidez moi »!»  

Deux immeubles adjacents ont également été évacués par mesure de précaution.

Au total, quelque 200 pompiers sur place ont participé aux opérations.

Cet incendie est le plus meurtrier à Paris depuis 2015 quand un feu d’origine criminelle avait provoqué la mort de huit personnes dont deux enfants dans un immeuble de la rue Myrha, dans un quartier très populaire, qui abritait des familles immigrées.

Le 12 janvier dernier, une explosion au gaz suivie d’un incendie avait fait quatre morts, dans le 9e arrondissement de Paris. 

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