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Rapport Mueller: pas de preuve de collusion entre Trump et Moscou

Le président des États-Unis, Donald Trump. Photo: Martin H. Simon - Pool/Getty Images

À l’issue d’une enquête de deux ans, le procureur spécial Robert Mueller a conclu à l’absence d’éléments prouvant une entente ou une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou lors de la présidentielle de 2016.

Ces conclusions, rendues publiques dimanche par le ministre de la Justice Bill Barr, constituent une incontestable victoire pour le président américain qui répétait depuis des mois qu’il n’y avait aucune «collusion». Elles éclaircissent son horizon dans la perspective de l’élection de 2020.

«Les investigations du procureur spécial n’ont pas déterminé que l’équipe de campagne Trump ou qui que ce soit associé à celle-ci se soit entendu ou coordonné avec la Russie dans ses efforts pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016», a indiqué M. Barr dans un courrier de quatre pages transmis eu Congrès et rendu public dans la foulée.

La Maison Blanche a estimé, par la voix de sa porte-parole Sarah Sanders, qu’avec ce rapport, le président des Etats-Unis était «totalement disculpé».

Le président des Etats-Unis, qui passe le week-end en Floride dans son luxueux club de Mar-a-Lago, n’a pas immédiatement réagi à ce courrier. Après une partie de golf avec son directeur de cabinet Mick Mulvaney, et le sénateur républicain Lindsey Graham, il devait retrouver la Maison Blanche en début de soirée.

Sur l’autre question centrale de ce dossier, une éventuelle entrave à la justice de la part du président américain, M. Mueller n’a pas livré de conclusion définitive. «Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l’exonère pas non plus», a-t-il écrit, cité par le ministre de la Justice.

Mais M. Barr, premier destinataire du rapport d’enquête tant attendu, conclut de son côté que le document, qu’il a revu depuis vendredi, ne mentionne aucun délit susceptible d’entraîner à son avis des poursuites judiciaires sur le fondement de l’entrave à la justice.

Robert Mueller a mis un terme à ses investigations à l’issue d’une enquête de 675 jours sur laquelle très peu d’éléments ont fuité mais qui a tenu le pays en haleine, rappelant celle du Watergate qui a poussé Richard Nixon à la démission en août 1974.

Image forte: le discret et méthodique ancien patron du FBI s’est rendu dimanche matin à l’église épiscopalienne Saint Johns, situé juste en face de la Maison Blanche. Il a brièvement souri aux photographes, sans dire un mot.

Comme pour préparer le terrain à l’absence de révélations fracassantes, certains élus démocrates s’étaient employés dimanche à souligner les limites de l’enquête menée par l’ancien patron du FBI.

«Le procureur spécial enquêtait dans un cadre restreint (…) Ce que le Congrès doit faire, c’est avoir une vue d’ensemble», a souligné sur CNN Jerry Nadler, président démocrate de la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants.

Forts de leur nouvelle majorité à la Chambre, les démocrates ont lancé plusieurs enquêtes parlementaires allant des soupçons de collusion avec Moscou aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par d’éventuelles malversations au sein de l’empire Trump.

Certains alliés du milliardaire républicain criaient eux déjà victoire avant même la diffusion du rapport, voyant dans le fait que le procureur Mueller n’ait pas recommandé pas de nouvelles inculpations à l’issue de ses investigations la preuve qu’il n’y a aucune «collusion».

De fait, ce chef d’inculpation n’a jamais été retenu pour les 34 personnes mises en cause dans ce dossier, parmi lesquelles six proches collaborateurs de Trump.

L’enquête a notamment entraîné la spectaculaire déchéance judiciaire de son ex-chef de campagne, Paul Manafort, ou encore de son ex-avocat personnel, Michael Cohen, tous deux condamnés à la prison pour des malversations diverses et des déclarations mensongères.

«Jusqu’ici, le rapport Mueller était la référence absolue. Il allait être la planche de salut des démocrates et allait détruire le président Trump», a ironisé le sénateur du Texas Ted Cruz, devenu depuis quelques mois un farouche défenseur de Donald Trump. «Aujourd’hui, on voit déjà les démocrates changer de discours et dire +Il faut faire d’autres investigations+».

«Les preuves ne les intéressent pas, a-t-il poursuivi sur CNN. Ce qu’ils disent de fait c’est qu’ils vont destituer le président parce qu’il est Donald Trump…».

Pour Pete Buttigieg, jeune maire de la ville de South Bend (Indiana) et candidat aux primaires démocrates pour la présidentielle, le document tant débattu est important mais son camp ne doit pas perdre de vue l’échéance de novembre 2020.

«Il est possible que le seule réponse possible soit une procédure de destitution mais, pour moi, la façon la plus claire de mettre fin au Trumpisme est de le battre de manière massive dans les urnes», a-t-il expliqué.

Depuis des mois, Donald Trump n’a de cesse de dénoncer une «chasse aux sorcières» orchestrée par les démocrates qui n’auraient pas digéré sa victoire-surprise le 8 novembre 2016 face à Hillary Clinton.

Cette semaine, il a ouvertement mis en cause la légitimité de l’enquête, prenant sa base électorale à témoin. «C’est assez extraordinaire que lorsque vous avez remporté une grande victoire, quelqu’un arrive et rédige un rapport venu de nulle part».

 

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