Donald Trump tente de relancer l’oléoduc Keystone XL
Le président américain Donald Trump a accordé un nouveau permis de construire au projet d’oléoduc géant Keystone XL, qui doit relier les champs pétrolifères du Canada aux Etats-Unis et qui a été bloqué en novembre par un juge américain.
« J’autorise par la présente, et aux conditions exposées ci-dessous, TransCanada Keystone Pipeline, L.P. à construire, connecter, gérer et entretenir un oléoduc à la frontière internationale des Etats-Unis et du Canada, dans le comté de Phillips au Montana, pour l’importation de pétrole du Canada aux Etats-Unis », indique le document mis en ligne par la Maison Blanche et signé vendredi par le président.
Le projet est soutenu par le gouvernement canadien, qui a salué la décision de Donald Trump. Le Canada compte sur Keystone pour désengorger le réseau nord-américain de pipelines qui est aujourd’hui saturé.
« La signature de ce nouveau permis montre clairement que la branche exécutive du gouvernement américain comprend l’importance de ce projet », a indiqué dans un courriel à l’AFP le cabinet du ministre canadien des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi.
Ce dernier « a toujours plaidé en faveur de Keystone XL auprès du secrétaire (à l’Énergie des États-Unis) Rick Perry, qui a récemment confirmé qu’il s’agissait d’une priorité absolue ».
Un juge fédéral du Montana avait suspendu début novembre la construction de cet oléoduc géant. Un arrêt qui représentait un sérieux revers pour Donald Trump, qui avait relancé ce projet très décrié dès sa prise de fonctions malgré les risques qu’il fait peser sur l’environnement et les cultures autochtones.
Long de 1.900 km, cet oléoduc est déjà partiellement en service. Il devait relier les champs pétrolifères de la province canadienne d’Alberta à l’Etat américain du Nebraska, pour aboutir aux raffineries du golfe du Mexique.
Il est fermement combattu par les communautés autochtones des territoires qu’il traverse, inquiètes des dégâts environnementaux qu’il pourrait causer.
Le nouveau permis signé par le président annule et remplace les autorisations précédentes. Il n’était pas clair samedi si le projet devra être soumis une nouvelle fois à des études d’impact sur l’environnement.
Ce sont ces risques pour l’environnement qu’avait invoqué l’administration Obama pour bloquer le projet une première fois en 2015.
En novembre, le juge Brian Morris avait estimé que l’administration Trump avait fait fi de l’analyse du département d’Etat, qui ne jugeait pas le projet « d’intérêt national pour les Etats-Unis » au regard des risques afférents.
Le gouvernement canadien s’attend lui à ce que ce projet respecte le système de plafonnement d’émissions de gaz à effet de serre de l’Alberta (ouest du Canada).
TransCanada s’est réjoui de la décision du président américain et a « remercié le président Donald Trump d’avoir confirmé son soutien au projet d’oléoduc Keystone XL en publiant un nouveau permis présidentiel ».