TLMEP: Trump «joue avec le feu», selon Bob Woodward
Le journaliste d’investigation et auteur Bob Woodward était de passage à Tout le monde en parle hier soir pour présenter son livre Peur: Trump à la Maison Blanche.
Très influent dans l’histoire politique américaine, Bob Woodward a notamment exposé l’affaire du Watergate qui a conduit le président Richard Nixon à démissionner en 1974. Son nouveau cas d’étude, l’actuel président américain Donald Trump, n’a pas manqué de faire glisser sa plume.
Se basant sur des mois d’enquêtes et d’entrevues, le journaliste dépeint dans son livre publié en septembre un Donald Trump désordonné, paranoïaque, menteur, impulsif et très sûr de lui.
«Il pense être l’homme de la situation. Il a un fort mécanisme de surévaluation», a déploré M. Woodward sur le plateau de l’émission, avant d’ajouter que le président fait «beaucoup de bruit» pour des accomplissements peu discernables.
Le critique a notamment cité l’exemple du nouvel accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada, dont Donald Trump aime se venter mais qui serait en fait et d’après des experts «identique au précédent, si ce n’est pire».
Son assurance, de même que son impulsivité et sa désorganisation, selon Bob Woodward, doit inquiéter car elle pousse le président Trump à de grandes imprudences; il est impulsif et désordonné. «Il joue avec le feu», a-t-il expliqué en précisant que des crises diplomatiques catastrophiques ont été évitées de justesse par son entourage, notamment avec la Corée du Nord.
«Trump n’a jamais de stratégie. Les gens normaux pensent “A-B-C-D”, mais lui pense “A-Q-F-Z”. C’est son style, il effraie tout le monde avec une attitude hasardeuse qui, même s’il ne compte pas déclencher une guerre, pourrait déraper.» – Bob Woodward, auteur de Peur:Trump à la Maison Blanche
L’auteur décrit aussi un homme très isolé. «C’est le plus isolé des neuf présidents sur lesquels j’ai écrit» a-t-il affirmé. Cet isolement, d’après lui, n’est pas rassurant car peu nombreuses seraient les personnes aptes à le canaliser et à le raisonner. Au contraire, le président serait peu sujet aux remises en question, comme en témoigne son réflexe de systématique blâmer la presse et les journalistes.
Sur la question du récent rapport Mueller, attendu d’ici la mi-avril, Bob Woodward a déclaré n’avoir trouvé aucune preuve de collusion entre Trump et la Russie lors des recherches entamées pour rédiger son livre. Il n’a toutefois pas manqué de rappeler l’importance d’investiguer, en tout temps, sur la classe politique.
«De gauche ou de droite, Républicains ou Démocrates, il faut toujours se demander ce que ces salauds nous cachent!» a-t-il plaisanté.