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États-Unis: Trump insatisfait des discussions avec le Mexique

Migrants d'Amérique centrale Photo: Marco Ugarte/AP

Donald Trump a affirmé mercredi que les négociations avec le Mexique avançaient de manière très insuffisante, et promis à nouveau de taxer tous les biens en provenance de son voisin à partir de lundi si Mexico ne l’aidait pas à bloquer les migrants toujours plus nombreux à franchir leur frontière commune.

«Les discussions sur l’immigration à la Maison-Blanche avec des représentants du Mexique sont terminées pour la journée», a tweeté le président américain, en voyage en Europe. «Il y a des progrès, mais c’est nettement insuffisant», a-t-il estimé, précisant que les pourparlers reprendraient jeudi.

Le ministre des Affaires étrangères mexicain Marcelo Ebrard a reconnu de son côté lors d’une conférence de presse à Washington après une réunion entre hauts responsables des deux pays que la situation à la frontière avec les États-Unis ne pouvait pas perdurer.

«Les arrestations à la frontière en mai ont été de 133 000 parce que le Mexique et les démocrates au Congrès refusent de faire une réforme sur l’immigration», a tonné Donald Trump.

«Si aucun accord n’est trouvé, les tarifs douaniers à hauteur de 5% vont être appliqués lundi, avec une augmentation mensuelle comme prévu», a réaffirmé le président américain.

Il avait annoncé jeudi dernier que les États-Unis appliqueraient à partir du 10 juin une taxe de 5% sur tous les biens provenant du Mexique, qui pourrait augmenter progressivement jusqu’à 25% le 1er octobre.

En l’absence de Donald Trump, le vice-président américain Mike Pence a reçu mercredi le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrad à la Maison Blanche, pour des discussions auxquelles a également participé le secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Juste avant cette réunion cruciale pour l’économie des deux pays, les garde-frontières américains ont annoncé que plus de 144 000 migrants avaient été arrêtés en mai à la frontière sud des États-Unis, une hausse de 32% par rapport à avril, et un niveau inégalé depuis sept ans.

Près de 133 000 d’entre eux ont été arrêtés alors qu’ils traversaient illégalement la frontière et plus de 11 000 ont été refoulés aux ports d’entrée.

Plus de 57 000 étaient des mineurs, dont près de 12 000 non accompagnés, ont précisé les autorités, décrivant une «situation d’urgence absolue».

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale un marqueur de sa présidence, a accusé à maintes reprises le Mexique de passivité face à cette crise et brandi la menace de taxer ses importations.

Malgré l’opposition de nombreux républicains, inquiets des conséquences pour l’économie américaine, il a assuré mardi qu’il ne «bluffait pas».

“Le Mexique veut un accord”, a toutefois estimé Donald Trump mercredi depuis l’Irlande.

Si le Mexique n’arrête pas les migrants et les «drogues» qui arrivent via la frontière sud des États-Unis, «on ne pourra pas faire affaire, c’est très simple», a-t-il ajouté. Mais «je pense que le Mexique veut faire quelque chose».

De son côté, le conseiller économique de la Maison-Blanche Peter Navarro a posé trois conditions aux négociateurs mexicains.

«Ils peuvent s’engager à prendre tous les demandeurs d’asile et à leur appliquer les lois mexicaines, qui sont bien plus strictes que les nôtres», a-t-il déclaré sur la chaîne CNN.

Le conseiller a également demandé à Mexico de renforcer sa frontière sud avec le Guatemala, «plus courte» et «plus facile à surveiller» que celle avec les États-Unis. Enfin, il a exigé que le Mexique lutte contre la corruption de ses agents aux poste-frontières.

Après l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier 2017, les arrestations à la frontière étaient inférieures à 20 000 par mois. Elles ont connu depuis une hausse constante, dépassant les 100 000 en mars, avril et mai.

Il s’agissait auparavant principalement d’hommes seuls, souvent originaires du Mexique, venant travailler aux États-Unis.

La grande majorité des migrants viennent désormais du Honduras, du Salvador et du Guatemala, des pays parmi les plus pauvres et les plus violents du continent, et déposent une demande d’asile à leur arrivée.

Ils voyagent dans des groupes de plus en plus larges. Plus de 1 000 personnes ont été arrêtées ensemble la semaine dernière, soit le plus grand groupe de clandestins appréhendé à la frontière à ce jour, selon la police américaine aux frontières.

Autre «première», un groupe de 117 Africains, originaires du Congo, d’Angola ou du Cameroun, a été interpellé en mai.

Submergées par ces flux, les autorités américaines ont annoncé mercredi qu’elles allaient arrêter toutes les activités non essentielles dans les centres pour mineurs, ce qui inclut selon les médias les cours d’anglais ou les matches de football.

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