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Les indépendantistes catalans poursuivent leur mobilisation après de nouvelles violences

Les indépendantistes catalans poursuivent leur mobilisation après de nouvelles violences
Barricade à Barcelone dans la nuit du 15 octobre pendant une manifestation des indépendantistes catalans Photo: Alex Caparros/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Après une nouvelle nuit de violences qui a embrasé la Catalogne, des dizaines de milliers d’indépendantistes poursuivaient jeudi pour le quatrième jour consécutif leur mobilisation contre la condamnation de leurs dirigeants par la justice espagnole.

Des étudiants étaient en grève et des routes étaient de nouveau coupées notamment en raison des marches de milliers de séparatistes parties mercredi de plusieurs villes pour «paralyser» la région et rejoindre Barcelone vendredi, selon les autorités locales.

Tenant une pancarte clamant «Vous ne pouvez pas emprisonner tout un peuple», Xenia Cabeza, 18 ans, est descendue dans la rue «contre la sentence injuste envers nos leaders, contre la répression et car ils ne nous laissent pas faire un référendum» sur l’autodétermination.

Comme elle, 25 000 étudiants, qui ont notamment lancé des oeufs et du papier toilette sur les policiers, ont défilé dans les rues de Barcelone, selon la police municipale.

Un nouveau rassemblement à l’appel des militants radicaux des Comités de défense de la République (CDR) était prévu dans la soirée, faisant craindre de nouvelles violences.

Peu de temps avant, le président indépendantiste catalan Quim Torra, qui a fini par condamner les violences dans la nuit, a tenu un discours de défi à l’État espagnol devant le parlement régional.

«Nous ne pouvons pas nous permettre de faire un pas en arrière dans la défense inaliénable de notre droit à l’autodétermination. La peur et les menaces ne nous vaincront pas», a-t-il lancé en promettant de parvenir à l’indépendance d’ici deux ans.

Cocktails molotov, voitures brûlées, les violences sont montées d’un cran mercredi soir dans le centre de la métropole catalane entre manifestants indépendantistes radicaux et policiers après une marche pacifique de milliers de personnes. Des troubles ont également eu lieu dans d’autres villes comme Tarragone et Lérida.

Mardi déjà, de véritables scènes de guérilla urbaine avaient eu lieu dans le centre de la ville après le blocage lundi de l’aéroport marqué par des heurts entre manifestants et policiers.

Nées de la frustration d’une partie de la base indépendantiste, deux ans après l’échec de la tentative de sécession de 2017, ces violences sans précédent ont marqué un tournant pour le mouvement séparatiste qui se targue d’être non-violent.

La condamnation de neuf de ses dirigeants à des peines allant de neuf à 13 ans de prison pour leur rôle dans les évènements de 2017, a déclenché une vague de protestations dont le point d’orgue sera une «grève générale» et une manifestation massive vendredi à Barcelone.

Dans cette riche région industrielle, le constructeur automobile Seat a indiqué avoir mis à l’arrêt son usine de Martorell près de Barcelone jeudi après-midi et vendredi tandis que la fédération des transporteurs a recommandé à ses adhérents d’avancer leurs livraisons ou de chercher des routes alternatives.

Selon le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, 97 personnes ont été arrêtées en Catalogne et 194 policiers blessés depuis le début des manifestations lundi. Sur la seule journée de mercredi, 96 personnes ont été blessées selon les services de secours, dont 58 à Barcelone.

Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a présidé dans la matinée un comité de suivi de la situation avant de s’envoler pour le sommet européen sur le Brexit à Bruxelles.

À moins d’un mois des prochaines élections législatives, la droite et le centre, dont il a reçu les chefs mercredi, exigent de lui de prendre des mesures exceptionnelles pour rétablir l’ordre public.

M. Sanchez et les socialistes «sont dépassés par les événements, ils ne veulent pas prendre de décisions», a dénoncé jeudi Ana Pastor, une dirigeante du Parti Populaire (PP, droite) qui réclame la reprise en mains par l’État de la sécurité, qui dépend en Catalogne du gouvernement régional.

«Il n’y aura aucune impunité», a martelé M. Grande-Marlaska dont le gouvernement a envoyé des renforts policiers mais n’a pas pris de mesures extraordinaires.

Aux commandes du gouvernement régional et dominant le parlement, les indépendantistes ne représentent toutefois pas la majorité des 7,5 millions de Catalans. D’après le dernier sondage publié en juillet par le gouvernement régional, 44% de la population est favorable à l’indépendance tandis que 48,3% y est opposée.

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