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Washington s’inquiète de l’acquisition d’armes russes par la Serbie

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Le représentant spécial de Washington pour les Balkans occidentaux, Matthew Palmer. Photo: SAUL LOEB / AFP

Le représentant spécial de Washington pour les Balkans occidentaux, Matthew Palmer, s’est inquiété de la possible acquisition d’armes russes par la Serbie, dans une interview diffusée vendredi soir par une télévision de Macédoine du Nord.

«Nous avons bien entendu des inquiétudes non seulement face au déploiement d’équipements militaires russes, mais aussi en raison de la possibilité de voir la Serbie acquérir d’importants systèmes militaires russes», a déclaré M. Palmer à la chaîne Elsat.

Le diplomate américain réagissait au déploiement, la semaine dernière en Serbie, de S-400 et de Pantsir, fleurons russes en matière de défense anti-aérienne, dans le cadre des exercices militaires «Bouclier slave 2019».

C’était la première fois que ces systèmes étaient envoyés à l’étranger pour des manoeuvres, selon le ministère russe de la Défense. Ils sont cependant déployés en Syrie, où ils ont fait la preuve de leur efficacité.

Le S-400 est un système de missiles antiaériens, et le Pantsir un moyen mobile de défense antiaérienne.

Le président serbe Aleksandar Vucic a laissé entendre, lors d’une visite à ces manoeuvres, que la Serbie souhaiterait se procurer ces systèmes. «Nous le souhaiterions, mais en ce moment le seul moyen serait que la Russie nous les laisse. Autrement nous n’avons les moyens de nous les procurer», avait-il dit.

Matthew Palmer a exprimé l’espoir que Belgrade sera «prudent à propos de telles acquisitions», laissant entendre qu’elles portaient «le risque d’une révision du régime de sanctions» à l’encontre de la Serbie.

L’émissaire de la Maison Blanche pour les Balkans occidentaux a souligné l’«étroite coopération militaire» entre les États-Unis et la Serbie. «Nous pensons qu’elle est plus significative que tout ce que les Russes ont fait avec Belgrade», a-t-il insisté.

Réagissant aux déclarations de M. Palmer, Aleksandar Vucic a estimé, samedi, qu’elles montrent «la manière dont est traitée la Serbie».

«Nous serons prudents, bien entendu, car je ne souhaite pas que la Serbie soit exposée à des sanctions de la plus grande puissance mondiale, indépendamment du fait qu’elles seraient entièrement injustifiées et injustes», a déclaré M. Vucic, cité par les médias locaux.

Dans les Balkans, la Serbie est le principal allié de la Russie, qui soutient Belgrade notamment sur le dossier du Kosovo. Dans la région, Moscou a vu d’un très mauvais oeil le fait que le Monténégro ait rejoint l’OTAN en 2017.

Le déploiement de ces armements ultra-modernes en Serbie apparaît comme un pied de nez à l’OTAN. Tout comme le récent achat par la Turquie de S-400.

Ankara a acheté ces armements russes malgré les protestations de Washington, qui estime notamment que ces armes ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l’OTAN, dont la Turquie est membre. Selon Moscou, un nouveau contrat de vente serait déjà en négociation avec Ankara.

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