Coronavirus à New York: fermeture des écoles, bars et restaurants
Il résistait aux pressions depuis des jours, mais s’est finalement résigné: face à la menace du coronavirus, le maire de New York a annoncé dimanche la fermeture des écoles publiques new-yorkaises puis celle des bars et restaurants. La capitale financière et culturelle des États-Unis se voit ainsi privée de vie sociale.
Le maire Bill de Blasio a annoncé en fin d’après-midi la fermeture, à compter de lundi et jusqu’au 20 avril au moins, des quelque 1800 écoles de la ville, fréquentées par 1,1 million d’élèves – soit le plus gros district scolaire des États-Unis.
Puis, dans la soirée, suivant l’exemple des autorités italiennes ou françaises, il a annoncé que cette ville-phare du tourisme mondial signerait lundi un décret limitant l’activité des restaurants, bars et cafés à la vente à emporter et aux livraisons à domicile – des services essentiels à beaucoup de New-Yorkais – dès mardi 9h.
Le coronavirus met sur pause la vie sociale à New York
Discothèques, cinémas, petits théâtres et salles de concerts – qui n’avaient pas fermé après l’interdiction jeudi des rassemblements de plus de 500 personnes et l’extinction des feux à Broadway et dans la plupart des musées – devront également fermer à compter de mardi.
«Ces lieux font partie intégrante du coeur et de l’âme de notre ville», a déploré le maire. «Ils font partie de ce que c’est que d’être New-Yorkais. Mais notre ville est confrontée à une menace inédite, et nous devons réagir comme si nous étions en guerre», a-t-il ajouté.
«Nous finirons par nous en sortir, mais tant que ce ne sera pas le cas, nous devons faire tous les sacrifices nécessaires», a-t-il dit.
Depuis 48 heures, la pression sur le maire de la première métropole américaine, dont le nombre de cas confirmés du coronavirus augmente rapidement et atteignait dimanche 329 cas, dont 5 morts, ne cessait de monter.
La décision de fermer les écoles publiques a été particulièrement difficile à prendre pour les autorités, qui avaient longtemps espéré pouvoir maintenir ce poumon essentiel au fonctionnement économique de la ville.
Il a fallu 48 heures d’appels de plus en plus insistants, venus de plusieurs syndicats, parents d’élèves, élus et dirigeants d’hôpitaux pour les convaincre d’accepter de renoncer à ce «pilier» de la vie new-yorkaise.
Symbole de résilience
La pression était d’autant plus forte que de nombreux autres districts scolaires américains, y compris ceux de Los Angeles, Seattle ou Washington, représentant des millions d’élèves, avaient déjà fermé leurs établissements, tout comme la quasi-totalité des écoles privées new-yorkaises.
Le maire répétait qu’une fermeture aurait des effets en cascade pires encore que le risque d’une contamination via les enfants, redoutant clairement une paralysie de «la ville qui ne dort jamais» et de ses 8,5 millions d’habitants.
«Si vous n’avez plus de transports en commun, les professionnels de santé, le personnel de secours, beaucoup d’entre eux ne vont plus pouvoir aller là où elles doivent aller. Si vous n’avez plus d’écoles, beaucoup de gens dont nous avons besoin ne vont plus pouvoir travailler s’ils doivent s’occuper de leurs enfants», avait-il défendu.
Il avait aussi souligné le fait que des milliers d’enfants de familles pauvres dépendaient des écoles pour manger le midi, et que beaucoup n’avaient pas accès à internet.
Finalement, le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, après avoir lui aussi longtemps rechigné à cette mesure, ne lui a pas laissé le choix: dimanche après-midi, il a donné l’ordre au maire de trouver sous 24 heures une solution pour fournir des repas aux enfants nécessiteux et permettre aux parents du secteur de la santé de continuer à travailler, afin de pouvoir fermer les écoles dans la foulée.
Les enseignants se formeront donc intensément dès lundi au «défi» de l’enseignement en ligne, a précisé M. De Blasio, en soulignant que les choses «s’amélioreraient progressivement».
Les autorités recommandent à tous ceux qui peuvent de passer au télétravail. Pour l’instant, métros, bus et aéroports sont toujours ouverts, même s’ils sont de plus en plus déserts. Et on pouvait encore visiter la Statue de la Liberté ou l’Empire State Building.
Mais comme d’autres villes à travers le monde, les autorités, qui s’attendent à ce que le nombre de cas de coronavirus dépasse les 1000 cette semaine, n’ont pas caché ces étudier «tous les scénarios».