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La pandémie détruit plus de 20 millions d’emplois aux États-Unis en avril

taux de chômage
Photo: Spencer Platt/Getty Images

L’économie américaine n’avait jamais détruit autant d’emplois en si peu de temps, et la crise de la COVID-19 a fait passer le taux de chômage, en deux mois, de son niveau le plus bas depuis 50 ans à un niveau digne de la crise des années 1930.

Ce sont ainsi 20,5 millions d’emplois qui ont été détruits au mois d’avril, un niveau record en si peu de temps.

En comparaison, 8,6 millions d’emplois avaient été détruits pendant les deux années de la crise financière mondiale il y a un peu plus de 10 ans.

Quant au taux de chômage, qui s’affichait fièrement à 3,5% en février, il a bondi à 14,7%, son niveau le plus haut depuis juin 1940.

Au coeur de la Grande récession de 2009, le taux de chômage avait été de 10,1%.

Ces chiffres dantesques sont toutefois moins pires qu’attendu, puisque les analystes tablaient sur 16 à 20% de chômage, et 28 millions d’emplois perdus.

«L’emploi a fortement chuté dans tous les principaux secteurs, avec des pertes d’emplois particulièrement importantes dans les loisirs et l’hôtellerie», précise le département du Travail dans un communiqué.

Le nombre de personnes sans emploi est passé de 15,9 millions à 23,1 millions.

Par ailleurs, le nombre de personnes qui occupent un emploi à temps partiel pour des raisons économiques a presque doublé, et atteint 10,9 millions.

Ces chiffres sont «sans surprise» et étaient «attendus», a réagi le président Donald Trump sur la chaîne Fox News.

En campagne pour un second mandat à la Maison-Blanche, le républicain avait fait de la bonne santé de l’économie américaine l’un de ses principaux arguments de campagne.

Le taux de chômage reflète l’ampleur de la crise

Le mois d’avril est le premier à refléter l’ampleur de la crise de la COVID-19 sur la première économie mondiale. La mise à l’arrêt brutale de l’économie à partir de mi-mars a fait perdre leur emploi à 33,5 millions de personnes.

Mais le mois dernier, le taux de chômage n’était que de 4,4%, car c’est la situation au 12e jour de chaque mois qui est prise en compte pour le calcul, soit avant la mise en place des mesures massives de confinement.

Les mesures de confinement face à la progression du nouveau coronavirus ont été progressivement étendues dans le pays au cours de la deuxième quinzaine de mars.

Les restaurants, cafés, commerces, avaient alors dû fermer leurs portes, tout comme les écoles. Les femmes de ménage et baby-sitters ont été remerciées. Les taxis et autres chauffeurs n’ont soudainement plus eu de passagers à transporter.

Cela fait maintenant sept semaines que les nouveaux inscrits au chômage se comptent en millions, contre 200 000 à 250 000 nouvelles inscriptions hebdomadaires avant la crise.

Ils étaient de nouveau plus de 3 millions, entre le 26 avril et le 2 mai, à avoir pointé au chômage pour la première fois, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail. Le pic a été atteint fin mars, avec 6,8 millions de nouveaux chômeurs en une semaine.

Depuis, la décrue est très lente.

Au total, près de 33,5 millions d’Américains ont demandé une allocation chômage.

Record de chômeurs indemnisés

L’administration Trump et le Congrès ont débloqué un total de 669 milliards de dollars de prêts pour les petites et moyennes entreprises, afin de les aider à payer les salaires de leurs employés.

Les droits au chômage ont également été temporairement étendus à des personnes qui ne pouvaient auparavant pas y prétendre, comme les travailleurs indépendants.

Et le pays indemnise désormais plus de chômeurs que jamais, 22,6 millions de personnes au cours de la dernière semaine d’avril, quand ils étaient environ 1,7 million avant la pandémie.

Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a reculé de 4,8% au premier trimestre, la baisse la plus importante depuis le quatrième trimestre 2008, époque où les États-Unis s’enfonçaient dans la crise économique.

La COVID-19 a fait plus de 75 000 morts aux États-Unis, et touché 1,2 million de personnes, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.

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