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150 ans de la mort de Lincoln : «Il a incarné la renaissance de la liberté»

Photo: MWN

Celui que plusieurs considèrent comme le plus grand président de l’histoire américaine a été assassiné il y a 150 ans ce mercredi.

Abraham Lincoln a été tué par John Wilkes Booth au théâtre Ford de Washington le 15 avril 1865, devenant ainsi le premier président américain à mourir en service.

Métro s’est entretenu avec Orville Vernon Burton, professeur d’histoire à l’Université Clemson de la Caroline du Sud et auteur de l’ouvrage The Age of Lincoln, pour mieux comprendre le fameux dirigeant qui a aboli l’esclavage aux États-Unis, qui a mis fin à la guerre civile, qui a fortifié le pouvoir du gouvernement fédéral américain et qui a modernisé l’économie de son pays comme nul autre auparavant.

Quelle est l’importante de Lincoln dans l’histoire américaine?
Il a été un des plus grands présidents des États-Unis, selon moi. Lincoln disait que si l’Histoire devait se souvenir de lui, ce serait pour l’abolition de l’esclavage. Je crois toutefois qu’il a réussi à incarner une «renaissance de la liberté». Il a statué au sein même de la Constitution américaine que le gouvernement devait garantir à tous les citoyens leur liberté et des droits égaux. Cela a par la suite inspiré le monde! C’est sans doute une de ses plus grandes contributions.

Même s’il a été un grand président, il a été assassiné. Pourquoi?
Lincoln n’aurait jamais toléré la violence et le terrorisme dont ont été victimes les Afro-Américains et les républicains blancs dans le sud du pays après la guerre civile. Son assassinat, perpétré par des contre-révolutionnaires, a mis fin à la constitution d’un gouvernement interracial légitime.

«Lincoln liait étroitement l’éducation et la démocratie.» – Orville Vernon Burton, auteur du livre The Age of Lincoln et professeur d’histoire, à propos de la conscience démocratique de Lincoln

A quelles controverses Lincoln est-il associé?
La plus grande controverse concerne le rapport de Lincoln à la question raciale, qui demeure aujourd’hui encore un problème majeur aux États-Unis, autant qu’à l’époque du 16e président américain. Comme la majorité de ses contemporains du XIXe siècle, Lincoln utilisait le mot péjoratif «nègre» pour désigner un Afro-Américain, et il ne se gênait pas pour raconter des blagues racistes. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne devrait pas faire valoir son héroïsme et ses efforts. Nous devons évaluer Lincoln en fonction de son époque à lui, et non pas en fonction de la nôtre. Lorsque les historiens se penchent sur la question de l’esclavage, Lincoln apparaît comme un héros. Mais lorsque les historiens regardent la question raciale par le prisme du mouvement pour les droits civiques du siècle dernier, Lincoln cesse d’être le grand émancipateur qu’il a été pour devenir un grand oppresseur blanc dans l’esprit de certains.

Si ces derniers replacent Lincoln dans son époque, cependant, ils constateront à quel point il était en avance sur ses contemporains concernant la question raciale. Lincoln n’a jamais été un abolitionniste, mais il était un avocat acharné de l’éducation et de la recherche du savoir et ce, à tous les âges de la vie. Ses rencontres avec des Afro-Américains comme Frederick Douglass, Harriet Tuban, Martin Delaney et Robert Smalls ont changé sa mentalité par rapport à la question raciale, tant et si bien qu’à la fin de la guerre civile, Lincoln a su élever la nation américaine au-delà de l’esclavagisme.

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