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Sanders et Trump l’emportent au New Hampshire

Democratic presidential candidate, Sen. Bernie Sanders, I-Vt., reacts to the cheering crowd at his primary night rally Tuesday, Feb. 9, 2016, in Manchester, N.H. (AP Photo/J. David Ake) Photo: J. David Ake/The Associated Press
Rédaction - The Associated Press

Bernie Sanders et Donald Trump ont fait un pied de nez à l’establishment des deux principaux partis en remportant leurs premières élections primaires, mardi.

Dès 20 h, à peine une heure après la fermeture de la majorité des bureaux de scrutin, les réseaux de télévision américains prévoyaient la victoire de ces deux candidats, qu’aucun observateur politique ne voyait sur son radar, il y a un an, aux primaires du New Hampshire.

Bernie Sanders a poursuivi la lancée qui lui avait permis de remporter une victoire morale en Iowa, la semaine dernière. Son triomphe au New Hampshire a l’allure d’un raz-de-marée. A 23 h 00, le sénateur du Vermont a recueilli 60 pour cent des voix contre 39 pour cent pour l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton.

Peu de temps après que les médias américains lui eurent prédit sa victoire, M. Sanders a remercié ses partisans, écrivant sur son compte Twitter: “Quand nous restons unis, nous gagnons. Merci New Hampshire!”.

Le vainqueur démocrate a commencé son long discours en affirmant que l’électorat avait envoyé un message qui sera entendu de Wall Street à Washington, du Maine à la Californie. “Le gouvernement de ce pays appartient au peuple et non à une poignée de contributeurs politiques et leur SuperPac”, a-t-il lancé.

Il a notamment promis que lorsqu’il sera élu président, “les sociétés pharmaceutiques ne pourront plus arnaquer le peuple américain”. Rappelant qu’il avait voté contre la guerre en Irak, il a déclaré que les États-Unis devaient cesser d’être le gendarme de la planète.

L’unité a été un des thèmes majeurs de M. Sanders qui a rappelé que le parti gagne ses élections lorsque les démocrates et les progressistes sont unis, lorsque la participation électorale est élevée. Il a appelé au rassemblement, affirmant qu’il ne fallait à aucun prix permettre à l’aide droite du Parti républicain de remporter l’élection présidentielle, en novembre.

Après avoir félicité son adversaire pour sa victoire, Mme Clinton a lancé un appel aux partisans de M. Sanders en dénonçant le pouvoir de l’argent et en affirmant qu’elle avait été, elle aussi, victime des groupes d’intérêts. “Wall Street ne doit jamais plus menacer Main Street, a-t-elle lancé. Et je sais comment l’en empêcher.”

Mme Clinton a promis à ses partisans de mener une chaude lutte dans tous les autres États. “Les gens ont tous les droits d’être furieux. Ils sont affamés de solutions. Nous devons déterminer celui qui pourra le mieux changer nos vies. Je suis celle qui est la meilleure initiatrice du changement”, a-t-elle lancé.

Résolue, elle a tenté de revigorer l’enthousiasme de ses partisans. “Je sais ce que c’est de trébucher et de tomber. Plusieurs personnes dans tout le pays connaissent ce sentiment. Mais l’important n’est pas d’avoir été assommée, l’important, c’est savoir se relever.”

Du côté républicain, Donald Trump pouvait commencer à savourer une douce vengeance après sa surprenante défaite en Iowa. L’homme d’affaire a remporté une victoire sans équivoque, enlevant 35 pour cent des suffrages.

Contrairement aux usages, M. Trump a été le premier républicain à prononcer son discours, un discours aux fortes intonations populistes.

Après avoir accusé Bernie Sanders de “vouloir donner (le) pays” aux étrangers, il a déclaré que les États-Unis, sous sa gouverne, redeviendront le grand pays qu’ils ont toujours été. “Nous allons y parvenir en battant la Chine, le Japon, le Mexique sur le plan commercial. On va empêcher les autres nations de prendre notre argent.”

Il a aussi promis de rebâtir la machine militaire des États-Unis. “Nous serons si puissants que personne ne nous emmerdera plus. Nous allons gagner de nouveau. On va faire tant d’argent, on va être tellement puissant que nous serons grands de nouveau”, a-t-il ajouté.

Contre toute attente, le gouverneur de l’Ohio John Kasich est parvenu à se détacher du peloton pour la deuxième place, à 16 pour cent.

Selon lui, les primaires de mardi pourront être un point tournant de la vie politique américaine. “On a dépensé des dizaines de millions de dollars contre moi. Ça, c’est la vieille politique mais nous, notre programme est si bon à vendre que nous n’avons pas besoin de critiquer les autres. Nous avons tourné une page noire de la politique américaine, la lumière a effacé les ténèbres de la publicité négative ”, a-t-il déclaré.

Il n’a pu s’empêcher de lancer une petite pointe au sénateur Sanders. “J’ai entendu son discours. Il était si long que je pensais qu’il atteindrait ses 77 ans quand il l’aura terminé.”

Le récent vainqueur en Iowa, Ted Cruz semblait tenir d’un fil son emprise sur la troisième place, à 12 pour cent, un point de pourcentage devant l’ancien gouverneur de la Floride, Jeb Bush, qui tentait de sauver sa campagne.

Le sénateur de la Floride Marco Rubio, fort troisième en Iowa, a payé le prix de sa contre-performance lors du récent débat entre candidats républicains, devant se contenter de la cinquième place à 10 pour cent.

Les prochaines primaires auront lieu en Caroline du Sud et au Nevada.

Le vainqueur républicain au New Hampshire a représenté son parti lors de la présidentielle au cours de huit des dix dernières élections, contre sept pour le vainqueur démocrate.

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