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Les Montréalais favorisés par le système scolaire à trois vitesses

Photo: iStock

Le système scolaire à trois vitesses ne crée pas uniquement des inégalités entre les jeunes, mais aussi entre les régions. Dans un nouveau rapport, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dénonce le système à trois vitesses en vigueur dans la province. Un système qui favorise la métropole, puisqu’un plus grand nombre d’étudiants y fréquentent les écoles privées.

Au cours des vingt dernières années, la fréquentation des écoles privées au primaire et au secondaire a bondi de 20%. Ces établissements scolaires connaissent surtout une popularité dans les grands centres. À Montréal, 34% des élèves fréquentent les écoles privées, une proportion qui se limite à 5% sur la Côte-Nord, ou au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Aucun élève ne fréquente le réseau privé dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, du Nord-du-Québec et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. «Aux inégalités socioéconomiques s’ajoute ainsi une inégalité entre les régions administratives dans le système scolaire québécois. Non seulement le problème est plus criant dans les centres urbains, mais les régions paient en quelque sorte pour l’éducation privée des jeunes habitant les grandes villes», dénonce la chercheuse de l’IRIS, Anne Plourde.

À l’heure actuelle, Québec finance les dépenses des écoles privées à près de 60%. Il encourage donc la migration des élèves du public au privé, estime l’IRIS.

En plus de reproduire les inégalités déjà existantes, ce phénomène entraîne un transfert des ressources vers le privé et contribue à la détérioration des services offerts dans le réseau public.

Anne Plourde, chercheuse de l’IRIS

Spécialisation problématique

Les programmes enrichis, ou particuliers, gagnent encore plus en popularité. Leur fréquentation a augmenté de moitié depuis les vingt dernières années. Au sein même des écoles publiques, «ces programmes reconduisent des inégalités», constate toutefois l’IRIS. En fait, les élèves de milieux socioculturels plus aisés se retrouvent ensemble, puisque 76% de ces programmes exigent une contribution financière. Celle-ci peut s’échelonner de 1220 $ à 14 000 $, annuellement.

«Au-delà de la saine gestion du ministère de l’Éducation et des écoles du réseau public, il est donc impératif de repenser en profondeur
l’organisation et le financement des services scolaires pour mettre fin à l’école à trois vitesses et aux pratiques de sélection des élèves du primaire et du secondaire», conclut Anne Plourde.

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