Transport collectif: des organismes veulent que Québec renverse la vapeur

Alors que des sociétés de transport réduisent leur offre de service, l’alliance TRANSIT exige du gouvernement du Québec qu’il mette fin aux coupures de service et même qu’il augmente de 5% l’offre en transport collectif.
«La situation est grave et nous nous inquiétons du flou qui entoure le financement des réseaux de transport depuis des mois», affirme dans un communiqué Florence Junca-Adenot, professeure en études urbaines à l’UQAM et cofondatrice du regroupement d’organismes.
L’alliance a diffusé son communiqué à l’aube d’un discours attendu de la ministre des Transports et de la Mobilité durable Geneviève Guilbault, lundi, «devant tout l’écosystème des transports».
Outre la bonification du service en transport, TRANSIT réclame aussi de la prévisibilité pour les finances des sociétés de transport et l’avancement de la refondation de leur financement.
Les sociétés de transport ont des revenus en baisse à cause de la pandémie qui a limité le nombre d’usagers et de la diminution des revenus de la taxe sur l’essence avec le développement des voitures électriques, diminution qui ne fera que s’aggraver au cours des prochaines années.
Face à ces pertes de revenus, TRANSIT rappelle au parti au pouvoir, la Coalition avenir Québec (CAQ), que le précédent ministre des Transports Jean-François Bonnardel s’était engagé à agir pour éviter les coupures de service. Elle demande le même engagement de la part de la nouvelle ministre.
Des actions à long terme
Si des mesures d’urgence pour pallier les coupures de service devraient être prises, l’alliance TRANSIT demande aussi la mise en place d’actions et de plans sur le long terme.
Alors que Québec devrait bientôt présenter un nouveau Plan de mobilité durable pour remplacer le précédent, qui arrive à échéance, le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard, propose au gouvernement Legault de plancher sur une augmentation annuelle de 5% de l’offre de service en transport collectif.
Dans la métropole québécoise, la taxe d’immatriculation sera prélevée dans la totalité du Grand Montréal, et non plus juste sur l’île, dès 2024. La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a d’ailleurs proposé d’augmenter cette taxe. L’Agence régionale de transport métropolitain (ARTM) pourrait ainsi compter sur de nouvelles sources de financement.
Même si elle juge les actions locales posées par la CMM comme utiles, TRANSIT veut également de l’action de la part de Québec, action qui passerait par un accord de financement sur cinq ans avec les sociétés de transport. Cela donnerait de la prévisibilité à ces dernières, croit le rassemblement.
Enfin, l’alliance TRANSIT rappelle à Québec l’importance de diversifier les revenus des sociétés de transport, un engagement du gouvernement Legault. La ministre Guilbault a déjà montré son intérêt pour des questionnements qu’elle sait intéressants.
Rappelons que Mme Guilbault est la première ministre des Transports à porter un titre incluant la Mobilité durable.