Chapdelaine a déjà laissé son empreinte

MONTRÉAL — On sent qu’on marche un peu sur des oeufs chez les Alouettes de Montréal. Personne ne souhaite dénigrer le travail de Jim Popp comme entraîneur ou d’Anthony Calvillo comme coordonnateur à l’attaque, mais l’équipe a démontré beaucoup plus de confiance sous les ordres de Jacques Chapdelaine.

À son premier match comme entraîneur-chef et en charge d’appeler tous les jeux à l’attaque, Chapdelaine a mené les siens à une convaincante victoire de 38-11 aux dépens des Argonauts de Toronto, dimanche, devant un stade Percival-Molson rempli à pleine capacité.

Il y a deux semaines, Popp a été relevé de ses fonctions d’entraîneur-chef tandis que Chapdelaine a décidé de prendre la relève de Calvillo à la tête de l’attaque. Celui-ci observe dorénavant la rencontre du haut de la passerelle au lieu de se retrouver sur les lignes de côtés.

Les Alouettes ont récolté 349 verges au total, dont 139 au sol. Mais surtout, l’attaque a plus souvent pris des chances.

«Tout le monde a apprécié: on a les receveurs et la vitesse pour faire ça, a noté le receveur Samuel Giguère, qui a marqué deux touchés, dont un par la passe. Rakeem (Cato) a fait de bonnes lectures et lancé le ballon aux bons endroits. Les receveurs ont fait le reste.»

«Il semble y avoir plus de volonté, mais on est arrivé à ce moment de la saison, a pour sa part fait valoir le quart, qui a complété 18 de ses 23 passes pour 210 verges et quatre touchés. J’ai trouvé que tout le monde était très concentré.»

«Ce nes sont pas mes appels de jeux, mais plutôt notre attaque, a nuancé Chapdelaine. C’est comme un navire: ils sont la coque et le moteur, je ne fais que tenir le gouvernail.»

La concentration est un élément qui est souvent revenu dans les conversations avec les joueurs après ce gain, le quatrième seulement en 13 matchs. Ce sujet est venu faire écho aux louanges de la structure et de l’organisation de Chapdelaine, que les joueurs avient encensés la semaine dernière.

«C’est ce qui est ressorti de ce match: la concentration. Les gars sont venus pour travailler, a dit le demi inséré Kenny Stafford. Nous sommes toujours dans la course, voyons si on peut faire cela pour cinq matchs d’affilée.»

Chapdelaine, cependant, n’a pas voulu s’accorder le mérite, que ce soit pour cette victoire ou le changement d’attitude démontré par les siens.

«Comme j’ai toujours dit, c’est difficile de critiquer ce qui s’est passé avant. De matchs en matchs, il va y avoir des opportunités de capitaliser, même si parfois, ça va être plus difficile. Dimanche, on n’a pas toujours été capable de soutenir nos séries. Faut revenir sur notre travail et voir où on peut améliorer des choses.

«(Avant le match), j’ai dit aux gars de se concentrer sur nous. On a fait plusieurs bonnes choses cette semaine au niveau de notre développement et de notre identité, a poursuivi Chapdelaine. On a dit: tout que ce qu’on va faire, ce qu’on va dire, faut que ça nous donne une chance de progresser en équipe. Si ça ne profite qu’à un joueur, ce n’est peut-être pas la chose à dire ou la chose à faire. (…) Comme dans toute relation, il faut que ça profite aux deux côtés.»

Malgré le pointage à sens unique, tout n’a pas été rose du côté des Alouettes, qui ont tout de même permis six sacs et 409 verges à leurs adversaires.

«N’allons pas trop loin. Oui, nous avons gagné un gros match, par une marge assez importante, mais nous ne sommes pas encore sur la bonne voie, a résumé le demi inséré Nik Lewis. On doit en gagner deux d’affilée. Nous sommes dans la bonne direction, mais on doit être meilleurs.»

«J’ai dit au gars que nous étions au premier échelon d’une échelle. Il faut monter un échelon à la fois», a imagé Chapdelaine.

Pas de nervosité

Chapdelaine a pris le temps d’apprécier ce premier match à la barre d’une équipe de la LCF, mais de façon modérée.

«Franchement, avant la partie, j’étais tellement concentré, mais avec un peu de recul, je peux apprécier jusqu’à un certain point ce qui s’est passé (dimanche). Mais si les joueurs n’embarquent pas, on n’a pas ce résultat.»

Il a d’ailleurs admis ne pas avoir beaucoup dormi au cours de la dernière semaine.

«Mais le fait de ne pas avoir dormi de la semaine a fait en sorte que j’ai dormi samedi soir par contre, a-t-il blagué. Et j’ai dû passer par le bureau dimanche matin: il me restait quelques trucs à faire.»