Auger-Aliassime est très ambitieux pour 2018
MONTRÉAL — Le tennisman québécois Félix Auger-Aliassime compte bien être à la hauteur des attentes de Tennis Canada, qui avait déclaré la semaine dernière s’attendre à son éclosion sur la scène internationale la saison prochaine, comme l’a fait de manière spectaculaire son compatriote et ami Denis Shapovalov en 2017.
Loin d’être intimidé, Auger-Aliassime ne s’est pas défilé mercredi après-midi lorsqu’on lui a demandé d’identifier ses objectifs — pour le moins ambitieux — pour la prochaine campagne de l’ATP.
«Je voudrais me qualifier pour tous les tournois du Grand Chelem l’année prochaine, mais je vais commencer par les Internationaux d’Australie, a-t-il dit sans détour lors d’une conférence téléphonique organisée par Tennis Canada. J’aimerais faire partie du tableau principal aux Internationaux des États-Unis, et finir l’année dans le top-100. Je crois que si je mets les bonnes choses en place, ce sera très accessible.»
Évidemment, ce qui avait retenu l’attention lors du bilan de fin de campagne de l’organisation, c’était l’annonce de l’invitation du Suisse Roger Federer afin qu’Auger-Aliassime puisse s’entraîner avec d’autres joueurs professionnels du circuit de l’ATP à Dubaï en décembre. Le principal intéressé a toutefois voulu minimiser l’importance d’une telle invitation.
«J’ai beaucoup de choses à travailler de mon côté avant ça, mais c’est une très belle occasion d’apprendre des meilleurs, a confié Auger-Aliassime. On veut toujours s’améliorer en se comparant aux meilleurs au monde, donc il va falloir que j’en profite.»
Auger-Aliassime déborde de confiance, car il sait qu’il peut bâtir sur de bonnes bases. En juin dernier, il a remporté le Challenger de Lyon en défaisant Mathias Bourgue 6-4, 6-1 en finale et, en septembre, il a enlevé les honneurs du Challenger de Séville en battant en finale Inigo Cervantes 6-7 (4), 6-3, 6-3. Le Québécois est du même coup devenu le plus jeune joueur, depuis Rafael Nadal en 2002, à entrer dans le top-200 de l’ATP.
Le Montréalais âgé de 17 ans est ainsi passé du 614e au 162e rang mondial en 2017, bien que sa progression ait été ralentie par une importante blessure à un poignet, qui l’a notamment contraint à se retirer de la Coupe Rogers de Montréal, en août. Une expérience décevante, mais très formatrice, de son propre avis.
«J’ai appris beaucoup de choses. Déjà, en un an sur le circuit professionnel, j’ai gagné deux titres, j’ai pris part à des finales et j’ai passé deux mois blessé. J’espère que ça ne se reproduira pas, mais ce n’est pas impossible, donc j’ai appris à ‘dealer’ avec ça et ça m’a donné beaucoup d’expérience. Ma blessure (au poignet) m’a aussi permis de m’améliorer techniquement, notamment au niveau de mon revers. D’une certaine façon, j’ai perdu du temps, mais j’en ai aussi gagné parce que j’ai pu progresser.»
Auger-Aliassime a assuré que sa blessure à un poignet est complètement guérie depuis les Internationaux des États-Unis, et il est donc prêt à reprendre son ascension vers les plus hauts sommets.
«Je dois travailler sur de nombreux aspects physiques (avant de me rendre en Australie), a-t-il expliqué. J’ai beaucoup joué après les Internationaux des États-Unis, donc je dois rebâtir certaines choses, comme mon endurance, mes muscles stabilisateurs, ma mobilité, etc. Et bien sûr ma technique, parce que je suis encore jeune et que je veux être plus puissant et plus précis. Tout ça m’aidera à grimper au classement.»
La Coupe Davis serait «un rêve devenu réalité»
Par ailleurs, le nom d’Auger-Aliassime a circulé à la suite de l’annonce mercredi du duel de premier tour du Groupe mondial de la Coupe Davis entre le Canada et la Croatie.
L’Association croate de tennis accueillera la délégation canadienne à Osijek, où le duel sera disputé sur court intérieur de terre battue, du 2 au 4 février. Même si la composition de la formation sera divulguée plus tard, le principal intéressé n’a pas caché qu’il aimerait vivre cette expérience pour la première fois de sa carrière — surtout qu’il excelle sur cette surface.
«J’espère pouvoir y participer, car j’ai connu du succès sur la terre battue, mais rien n’est sûr. Je vais d’abord essayer de me qualifier pour le tableau principal des Internationaux d’Australie, puis ensuite nous verrons, a-t-il évoqué. C’était bien de jouer la Coupe Davis junior, mais ce serait un rêve devenu réalité que de participer à la véritable.»