Soutenez

Émilie Heymans met un terme à sa carrière

MONTRÉAL – Après quatre médailles olympiques et 84 podiums en compétitions internationales — dont 14 titres —, la plongeuse Émilie Heymans a décidé de mettre un terme à sa carrière. La Québécoise d’origine belge de 31 ans en a fait l’annonce, mercredi, au Centre Claude-Robillard, où tout a commencé pour elle.

«J’ai tenté de faire en sorte que ce soit une surprise, mais ça n’a pas très bien marché, a-t-elle blagué, la nouvelle s’étant ébruitée depuis lundi. J’ai quand même pris quelques mois pour prendre ma décision, car ce n’est pas une décision très facile à prendre pour une athlète. Le plongeon est ce que j’ai fait toute ma vie et j’adore ça.»

Il est devenu clair pour elle qu’elle quitte au bon moment.

«Je crois avoir atteint tous les objectifs que je voulais atteindre, a-t-elle expliqué. Je ne crois pas que je pourrais en faire plus en restant active une année ou deux de plus. J’ai aussi été très chanceuse de pouvoir réaliser mon rêve — participer aux Jeux olympiques — quatre fois et d’y remporter une médaille à chaque occasion.»

Heymans, qui a commencé sa carrière sportive en gymnastique, est d’ailleurs devenue la première athlète canadienne à mettre la main sur une médaille olympique dans quatre JO d’été consécutifs en remportant le bronze au 3 mètres synchro, en compagnie de Jennifer Abel, aux Jeux de Londres.

Cette médaille est venue s’ajouter à celles d’argent remportées au 10 m des Jeux de Pékin (2008) et 10 m synchro avec Anne Montminy à Sydney (2000), en plus d’une médaille de bronze au 10 m synchro, en compagnie de Blythe Hartley, aux Jeux d’Athènes, en 2004.

Il faut ajouter à cette récolte neuf médailles en Coupe du monde et aux Mondiaux, dont l’or à la tour, en 2003, en plus de cinq médailles aux Jeux du Commonwealth et sept autres aux Jeux panaméricains.

De tous ces faits d’armes, elle en retient particulièrement deux.

«Le premier, c’est la qualification olympique en vue des Jeux de Sydney disputée ici (au Centre Claude-Robillard). De savoir que j’allais réaliser mon rêve et participer aux Jeux pour la première fois, pour moi, c’est vraiment un grand moment. Ensuite, c’est la médaille d’argent à Pékin. D’avoir réussi l’une de mes meilleures performances en finale des Jeux, je pense que c’est le rêve de tous les athlètes.»

Née le 14 décembre 1981 à Bruxelles, Heymans immigre au Canada avec sa famille l’année suivante. Après quelques années de gymnastique, elle décide de se tourner vers le plongeon. Le succès est instantané.

En 1997, elle remporte le Championnat du monde junior et deux ans plus tard, elle revient des Jeux panaméricains avec une médaille d’or au cou. En 2000, elle remporte sa première médaille olympique en compagnie de Montminy, puis, en 2002, elle confirme sa place chez les grandes de la discipline en ajoutant deux médailles d’argent aux Jeux du Commonwealth.

Comme si sa feuille de route n’était déjà pas suffisamment impressionnante, elle connaît en 2003 une année sensationnelle, remportant le titre de championne du monde, en plus trois médailles d’or et une d’argent aux Jeux panaméricains. Ces victoires lui vaudront la reconnaissance de ses pairs. Tour à tour, Heymans est nommée athlète de l’année au Gala Plongeon Canada, au Gala Montréalais et au Gala Sport Québec.

Après les Mondiaux de Montréal, en 2005, elle rompt avec son entraîneur de toujours, Michel Larouche, et décide de travailler dorénavant avec Yihua Li. Elle aura du mal à contenir ses émotions au moment de remercier cette dernière pendant son allocution.

«J’ai eu la chance d’être entourée de personnes extraordinaires, a-t-elle indiqué avant de devoir prendre une pause. Je dois premièrement remercier Yihua Li, qui m’a vraiment accueillie à bras ouverts en 2006, me donnant même une clé de sa maison afin que je puisse aller m’y reposer entre deux séances d’entraînement. C’est une femme exceptionnelle et qui a été capable de me donner exactement ce dont j’avais besoin pour pouvoir me développer au maximum.»

Elle a aussi signalé le travail de son préparateur physique Alain Delorme, qui lui a apporté plus de vitesse et de hauteur dans ses sauts, question d’être capable de faire compétition aux Chinoises, grandes puissances du plongeon ces dernières années.

Ces deux associations rapporteront rapidement. En 2008, elle monte sur le podium à cinq reprises lors de ses sept compétitions internationales, des résultats qui lui permettent d’aborder les Jeux olympiques de Pékin avec beaucoup de confiance. C’est là qu’elle remportera sa première médaille individuelle, entre deux Chinoises. Elle concluera son superbe parcours olympique avec la médaille de bronze des Jeux de Londres, qu’elle savait ses derniers.

De 1999 à 2012, Heymans a remporté pas moins de 38 titres nationaux, en plus de nombreuses autres distinctions. C’est rien de moins qu’une page de l’histoire du plongeon canadien qui se tourne avec la fin de sa carrière.

«C’est sûr que c’est une grande perte pour le Canada, a indiqué sa partenaire des derniers Jeux, Jennifer Abel. Émilie a fait sa marque dans l’histoire. Quatre médailles lors de quatre Jeux d’été consécutifs, c’est une marque qui ne risque pas d’être abaissée de sitôt.»

Heymans se consacrera maintenant à sa nouvelle passion: la mode. La jeune femme d’affaires dessine et s’occupe de la confection de sa propre ligne de maillots et fournira ceux des artistes participant à l’émission de télé-réalité «Le Grand Saut», présentée sur les ondes de V Télé dans quelques semaines. Son objectif est maintenant d’avoir sa propre boutique en ligne et de faire grossir son entreprise.

«J’aimerais bien pouvoir déléguer un peu plus au niveau de la confection», a admis Heymans, qui affirme qu’elle ne s’ennuiera pas des entrées à l’eau et d’être constamment trempée.

«Surtout en hiver, quand il fait ‘frette’!»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.