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L’Impact montréalais trouve sa voie

Arcadio Marcuzzi

Si vous êtes un(e) habitué(e) de cette chronique, vous y avez certainement déjà lu au cours de six dernières années l’expression «se donner les moyens de ses ambitions», en référence à l’Impact de Montréal.

Car bien qu’on n’ait jamais manqué d’ambition au sein de cette organisation, depuis ses humbles débuts en 1993, l’ère MLS, entreprise en 2012, a plus souvent qu’autrement été définie par le manque de structure et de constance institutionnelle du club fleurdelisé.

Au cours des dernières années, cette réalité a fini par rattraper un Bleu-blanc-noir dépassé, qui s’est retrouvé coincé dans le ventre mou du circuit, tant sur le plan sportif que financier, au sein d’une MLS jeune et bourgeonnante, où les success stories se sont multipliées.

L’arrivée de Kevin Gilmore à la présidence du club, en janvier 2019, a donné un nouveau souffle à l’organisation et, après une année placée sous le signe du renouveau, sur le terrain et en dehors, les résultats sont de plus en plus palpables.

«L’Impact montréalais», la campagne de marketing lancée par le club la semaine dernière, éloigne le club de son image quelque peu conservatrice et le rapproche enfin d’un amateur plus jeune, plus urbain et plus traditionnellement footeux, qui lui échappait jusqu’ici, même s’il représente le public cible de choix un peu partout dans le circuit Garber.

Le roc de l’Impact

La structure sportive est quant à elle plus étoffée et plus claire que jamais: en Olivier Renard, Gilmore a trouvé son homme de confiance, le roc entre son bureau et le vestiaire. Pour la toute première fois de son histoire, l’Impact peut compter sur un directeur sportif en plein contrôle, avec un mandat et une feuille de route bien définis, et flanqué d’une équipe de soutien digne des ligues majeures, à Montréal, mais aussi du côté de Bologne, si besoin est.

Si Renard est l’homme de Gilmore, avec l’embauche de Thierry Henry, le Belge a non seulement trouvé celui qui a pour mission de matérialiser cette vision sur le terrain, mais aussi un allié de taille dans le recrutement de talents internationaux.

L’arrivée de renforts de grande qualité, dont celle du jeune défenseur Luis Binks et du milieu défensif aguerri Victor Wanyama, les deux en provenance de Tottenham, sont des indices clairs de cette heureuse association.

Si Henry a «appris à détester» les Spurs durant ses années de joueur avec Arsenal, on ne peut que se réjouir de cette relation prometteuse qui se dessine entre Montréal et White Hart Lane.

Un groupe uni et galvanisé

Sur le terrain, les trois matchs que l’Impact a disputés jusqu’ici en 2020 ont beau représenter un petit échantillon, la gueule et l’esprit de corps démontrés pas les hommes de Henry dans leur qualification lors des quarts de la Ligue des champions [Saprissa], ainsi que lors de l’ouverture victorieuse de la saison MLS [Nouvelle-Angleterre], sont la marque d’un groupe uni et galvanisé derrière son entraîneur

Ne pas crier victoire trop tôt

Le charisme et l’aura de Titi y sont certainement pour beaucoup, mais il ne faudrait surtout pas sous-estimer son sens tactique, son pragmatisme et sa capacité d’adaptation. Ces deux derniers éléments ont cruellement manqué à certains de ses prédécesseurs.

Devenir «un club des ligues majeures, dans un marché des ligues majeures», tel était la mission avouée de Kevin Gilmore lorsqu’il a pris la présidence du onze montréalais.

On ne s’aventurera pas à crier victoire – il reste encore beaucoup de travail à abattre et de résultats à aller accrocher –, mais on peut certainement dire que ce club est enfin sur la bonne voie.

Avec le Canadien et, dans une moindre mesure, les Alouettes, passés maîtres dans l’art de l’auto-sabotage, le club de foot montréalais a devant lui une occasion unique de prendre sa place dans un marché plus ouvert que jamais.

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