Une victoire historique des Carabins

L’empire est tombé. L’anneau est détruit dans la Montagne du Destin.

Bref, peu importe votre référence de prédilection, appliquez-là à la défaite du Rouge et Or de l’Université Laval, qui met un terme à une série de 11 Coupes Dunsmore consécutives.

La victoire des Carabins marque un tournant pour le football québécois. Depuis plusieurs années, l’intérêt diminue peu à peu pour le football universitaire. Mon père est un bon exemple de cette exaspération du public. «Anwyay, c’est plate, Laval gagne tout le temps, et trop facilement», qu’il m’avait dit après un match contre Sherbrooke en début de saison.

Mais samedi dernier, l’histoire a été différente. Les hommes de Glen Constantin n’avaient pas perdu à domicile depuis 2004. À cette époque, Gabriel Cousineau était au tout début de l’adolescence. Les années ont passé et, le week-end dernier, c’est lui qui a mené les Carabins à la victoire. Dans un match où les deux défensives se sont signalées, Cousineau a trouvé le moyen de se démarquer. Le quart des Carabins a été fidèle à ce qu’il a accompli jusqu’ici en 2014, avec 25 passes complétées, 312 verges de gains et aucune interception.

Dur retour sur Terre
Ce qu’il y a de plus surprenant dans cette victoire des Carabins, c’est qu’elle survient au cours d’une saison où Laval semblait plus que jamais dans une ligue à part. Avant le faux pas au CEPSUM il y a deux semaines, Laval avait anéanti toute compétition, Carabins inclus en lever de rideau.

Lors des deux dernières saisons, le Rouge et Or avait montré des signes de faiblesse, particulièrement en raison de l’attaque aérienne. Cette année, menée par le quart Hugo Richard, qui, pour une rare fois, a eu l’air d’une recrue sur le terrain, l’attaque du Rouge et Or semblait pouvoir ramener un troisième titre en autant de saisons à Québec. Comble de l’ironie, Boris Bede, qui a connu une carrière exceptionnelle, la termine sur un placement manqué.

Pour la première fois depuis 2002, le Québec devra se ranger derrière une autre équipe en demi-finale canadienne au cours de laquelle les Carabins affronteront les Bisons du Manitoba à Montréal. Les bleus doivent maintenant finir le travail, car l’intérêt des Québécois ne sera réanimé qu’avec une victoire le 29 novembre en finale canadienne.