Le Hezbollah défie Israël!

Samedi dernier, un avion sans pilote d’origine inconnue a survolé l’espace aérien israélien. Quatre jours plus tard, le Hezbollah revendique maintenant cette hallucinante opération militaire!

Certes, l’armée israélienne s’est targuée d’avoir abattu le mystérieux avion sans pilote et son porte-parole a qualifié l’opération de «succès» pour donner l’impression que la situation est maîtrisée.

N’empêche, depuis le début, les experts de l’État hébreux sont sur le qui-vive. Qui est derrière le mystérieux drone qui a osé s’attaquer à l’une des puissances militaires les plus perfectionnées et redoutables dans la région et dans le monde? Rapidement, il a été évident pour les militaires israéliens que la main de l’Iran n’était pas loin.

Aussi, ce jeudi 11 octobre, j’étais loin de me douter que j’allais être témoin de l’un des faits d’espionnage digne de l’époque de la Guerre froide et du rideau de fer. En faisant ma revue de presse matinale, Al Alam, la télé satellitaire iranienne, a annoncé dans ses manchettes l’éminence d’une grande annonce du chef du Hezbollah libanais.

Vers 13 h 30, en direct, à la télé, et sans sourciller, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, a avoué candidement que c’est son organisation qui est derrière le mystérieux drone qui a survolé Israël. Et ce n’est pas tout, il a affirmé que le drone est de fabrication iranienne et qu’il a été monté par des techniciens du Hezbollah. Il a justifié cette action par le fait que son organisation est en guerre contre l’État hébreu dont l’armée de l’air ne s’est pas privée pour violer des milliers de fois l’espace aérien libanais, depuis 2006.

Au contraire de l’annonce stoïque des militaires israéliens au tout début de cette affaire, le chef du Hezbollah a ainsi affirmé que son drone avait percé tous les systèmes de surveillance d’Israël! Nasrallah a refusé de confirmer d’où l’engin a été lancé, mais il a fourni des détails sur son plan de vol. Celui-ci a survolé la Bande de Gaza, dans les territoires palestiniens, puis a longé la côte méditerranéenne, avant de s’introduire en Israël au dessus de sites militaires et civils stratégiques et sensibles, dont celui de Dimona, la centrale nucléaire située dans le désert du Néguev.

Face à la caméra, Hassan Nasrallah s’est retenu pour contenir sa joie. Sûr de son coup, il a adressé un message clair aux autorités israéliennes. Comme quoi, avant de se lancer dans une guerre contre son organisation et son allié l’Iran, il faut peser le pour et le contre. Désormais, les stratèges israéliens ont en face d’eux une armée préparée et capable de les surprendre.

Une fois sa bombe médiatique lâchée, Nasrallah a répondu entre autres aux pressions exercées par certains médias arabes qui l’accusent de vouloir envenimer le conflit syrien. Le chef du Hezbollah a expliqué calmement le choix stratégique et politique de son organisation pour soutenir la Syrie contre ce qu’il a qualifié n’être qu’une attaque de terroristes étrangers téléguidés par l’ennemi étranger.

En somme, avec cette renversante incursion du drone du Hezbollah au dessus d’Israël, Hassan Nasrallah semble lancer un message clair : la guerre contre Israël a déjà commencé. Vouloir isoler la Syrie et par ricochet ses alliés le Hezbollah, l’Iran et les autres groupes de résistance de la région entraînera une guerre sans merci. La solution passe impérativement par le dialogue et les voies diplomatiques! Qui croire?