Crèmeries en temps de pandémie

Mario Gauthier, affectueusement surnommé le capitaine du Quai des glaces, sert les clients à partir du comptoir du commerce, situé sur le boulevard Saint-Joseph, à Lachine. Photo: Gracieuseté

Alors que les étudiants et les familles se déplacent moins, l’achalandage est grandement réduit au bar laitier Nonna, tandis que les crémières situées sur des artères commerciales plus courues tirent leur épingle du jeu.

Le bar laitier Nonna, située sur l’avenue Dumont près de l’autoroute 20, attire habituellement des travailleurs qui retournent à la maison ou les enfants à leur retour de l’école.

Alors que le secteur est moins côtoyé qu’auparavant, le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui en est à son quatrième été, est en chute.
«On a peur de la faillite, confie l’une des employées, Leanna Sciotto. C’est difficile de payer le loyer et toutes les matières premières.»

C’est elle qui s’occupe de la gestion de l’établissement, alors que son frère et propriétaire, Anthony Sciotto, travaille temporairement dans un CHSLD pour couvrir les dépenses.

Afin de respecter d’assurer de limiter les risques de propagation de la COVID-19, ce ne sont que les membres de la famille Sciotto, qui habitent sous le même toit, qui travaillent. Aucun autre employé n’a été embauché.

La salle à manger a été bloquée et une vitrine en plexiglas a été installée devant le comptoir. Le nombre de clients autorisé à entrer dans le commerce est limité.

Défi

Un défi pour les crémières est de recevoir les matières premières dans les délais, puisque leurs fournisseurs sont débordés par l’ouverture simultanée de tous leurs clients.

«On a essayé de commander notre crème glacée, et on nous a dit qu’ils n’avaient plus rien en stock raconte Leanna Sciotto. Le magasin où l’on achetait notre chocolat belge est fermé, alors c’est plus compliqué qu’à l’habitude.»

Le même problème a été vécu par le Quai des glaces, situé sur le boulevard Saint-Joseph, à proximité du canal de Lachine.

«Au début, on voyait que c’était beaucoup pour les fournisseurs à faire d’un seul coup, mais ça s’est replacé», indique le copropriétaire, Mario Gauthier.

Le commerce connaît un fort achalandage. «Notre localisation a un impact sur notre succès, assure M. Gauthier. Les gens viennent se rafraîchir sur le bord de l’eau, et la crème glacée fait partie de leur rituel. »

Ce rituel est toutefois secoué, puisque les clients ne peuvent s’asseoir sur les bancs situés devant le commerce, qui ont été retirés. Le service est exclusivement effectué au comptoir, et une ligne peut être à prévoir, car le nombre d’employés sur le plancher est limité.

Pour éviter les rassemblements, l’entreprise offre un service de commande en ligne et de cueillette sur rendez-vous de ces produits congelés avant les heures d’ouverture.

Achalandée, crème glacée Safari sert toujours ses clients à l’intérieur. Il y a toutefois une limite de deux personnes à l’intérieur de l’établissement du chemin Bord-du-Lac, ce qui oblige les gens à attendre dehors.

Plutôt que d’installer des vitrines de plexiglas entre les employés et les clients, la crèmerie utilise de la cellophane.

«On est chanceux parce qu’on a beaucoup de clients. Ça va bien, mais ces vitrines peuvent coûter plus de 400$, alors on préfère ne pas payer ce montant», explique le propriétaire, Lee Chang.

Le commerce, qui existe depuis 26 ans, a été forcé de fermer sa terrasse.

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