Le budget de la dernière chance?

Le suspense ne sera plus très long. Le budget Bachand sera déposé mardi prochain. D’ici là, il est encore possible de rêver… mais à quoi? Qu’est-ce que les Québécois rêvent d’avoir dans le prochain budget? Bien malin celui qui a la réponse à cette question, car le pouls de l’opinion publique est plus changeant que la température. Ce qui n’est pas peu dire.

On s’offusque de la hausse faramineuse de la dette. L’Institut économique de Montréal a d’ailleurs mis en ligne un compteur de dette qui roule tellement vite qu’il donne mal à la tête. Selon son calcul, la dette du secteur public québécois atteint 62 320 $ par contribuable qui paie de l’impôt, 30 202 $ par personne et 120 807 $ pour une famille de quatre personnes. Pour une famille, c’est l’équivalent d’une hypothèque.

Le vérificateur général par intérim, Michel Samson, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme. Le gouvernement du Québec n’est pas parvenu à contrôler ses dépenses comme prévu. Au contraire, celles-ci auraient dépassé de 2 G$ les prévisions. Pas grave, nous dit le ministre des Finances, les revenus ont crû. Pour lui, donc, la vie est belle.

Ce serait trop simple. Il y a deux ans, affichant sa volonté de retrouver l’équilibre budgétaire, M. Bachand interpellait les Québécois. Il proposait un pacte. Il s’engageait à réaliser 62 % de l’effort total de retour à l’équilibre grâce à une contribution de 6,9 G$ sur quatre ans. Selon le ministère des Finances,«l’élimination du déficit en 2013-2014 sera rendue possible grâce au respect des mesures du Plan de retour à l’équilibre budgétaire, principalement à l’égard du contrôle des dépenses».

En entrevue prébudgétaire, Raymond Bachand disait que les citoyens devraient apprendre à sortir l’argent de leur poche pour les services publics et le faire avec le sourire. Selon lui, chacun doit payer sa juste part. Vraiment? Les citoyens du Québec en sortent déjà pas mal de leur poche chaque semaine en retenue à la source. Alors, avant d’en sortir plus, il faut s’assurer qu’il est bien géré. C’est justement là que la confiance disparaît.

Il est vrai que nous ne savons pas toujours ce que nous voulons. Peut-être en voulons-nous beaucoup comme citoyens? On veut rembourser la dette, qui représente 54 % de notre PIB, retrouver l’équilibre budgétaire, geler les frais de scolarité, des garderies à 7 $, disposer de services accessibles, et ce, tout en payant moins d’impôts. 

Le budget de mardi sera-t-il le dernier avant la tenue des prochaines élections? Il risque d’être celui de la dernière chance si le ministre des Finances veut laisser sa marque. Respecter le contribuable, tout en ayant une vision à long terme de la gestion des finances publiques, serait sans aucun doute agir de façon responsable.

– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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