L’été Trudeau
On sait que Justin Trudeau est en faveur de la légalisation de la marijuana. On sait qu’il veut donner du répit à la classe moyenne. Ah oui, on sait aussi que la Charte des valeurs qui pourrait prévaloir au Québec n’est pas vraiment sa tasse de thé. Et outre des interventions sur des sujets ponctuels, c’est à peu près tout ce qu’on sait et tout ce qu’on pourra connaître au sujet de sa vision politique pour un petit bout.
Si on en croit les entrevues autour du caucus estival des libéraux, il faudra être patient avant de voir le début du commencement d’une plateforme politique. Selon le nouveau chef, le troisième parti aux Communes n’a pas droit à l’erreur, il ne peut décevoir les Canadiens. Il promet un programme d’ici 2015… C’est une éternité en politique.
Pour l’instant, le PLC trône au sommet des sondages. L’arrivée du jeune chef a eu un effet bénéfique. Un récent sondage CROP-La Presse indiquait que la formation politique avait fait un bond de 29 points depuis juin 2012, passant de 13 % d’appui au Québec à 41 % en août, et ce, sans se compromettre sur un plan d’action politique. Il semble bien que seuls la présence médiatique du nouveau chef et son charisme aient suffi. Toutefois, les ténors du parti, comme Dominic Leblanc, un proche de Trudeau, conviennent qu’il faudra faire plus.
On croyait que sa campagne à la chefferie lui permettrait de mettre un peu de viande autour de l’os. On doit se souvenir que la résistance du candidat Trudeau à présenter sa vision avait à l’époque fait sortir Marc Garneau de ses gonds, qui lui avait reproché de n’avoir qu’une vue générale de la politique. Malheureusement, le carnivore politique n’a toujours pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Depuis son arrivée à la tête du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau est un aimant à électeurs. Il effectue une tournée du Canada comme une star du rock ou comme un membre de la famille royale. Il aime la caméra, et la caméra l’aime. Ce n’est cependant pas suffisant pour espérer diriger un pays. Ça me rappelle une certaine fable où une cigale, après avoir chanté tout l’été, se trouve bien dépourvue l’hiver venu. Les solutions viendront plus tard, peut-être trop tard.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.