Espérer le meilleur ou se préparer au pire?

Chaque mardi, la journaliste et animatrice Julie Laferrière et l’humoriste, animateur et illustrateur Pierre Brassard posent un regard original sur les
usagers du transport en commun.

Station de métro Guy-Concordia, direction Angrignon. On est mercredi, il est 17 h 40.

C’est un jour d’automne comme on en a connu des centaines. Le vent nous a bousculés plusieurs fois ce matin et ce midi, alors que nous marchions pressés dans les rues du centre-ville, cherchant un endroit où manger. Nous sommes retournés à nos lieux de travail respectifs, et le soleil est sorti prendre l’air dans un ciel soudainement presque sans nuages.

Puis, 17 h a sonné, et il s’est mis à pleuvoir. C’est là que nous en sommes, maintenant à l’abri de l’eau, alignés sur le quai. Comme la météo, la dame à côté de moi semble avoir eu une grosse journée. Elle essuie son visage avec un bout du foulard de soie qu’elle a noué à son cou. Elle expire profondément un petit souffle d’ouragan sur sa soirée qui commence.

Comme moi, elle a omis de se munir d’un parapluie aujourd’hui. Comme elle, j’ai ignoré les prévisions. Contrairement à l’homme en face de nous qui, lui, plie son imperméable pour le poser à cheval sur son avant-bras.

Je balaie du regard le quai d’en face, observe aussi de notre côté pour noter qu’environ une personne sur deux s’est préparée à l’averse, alors que les autres ne s’en sont point souciés. Je me suis alors demandé ce que notre relation à la température révélait de notre tempérament.

Les natures plutôt prudentes et un tantinet contrôlantes ne souhaitent peut-être en aucun cas être prises par surprise, et veulent savoir d’avance de quel bois se chauffera le temps. Alors que les caractères plus désinvoltes et insouciants, voire négligents, préféreraient ne pas s’embêter avec des accessoires encombrants, quitte à subir les humides désagréments d’une averse pourtant annoncée.

Mon analyse socio-psychologico-simpliste s’arrête ici, alors que le métro arrive. Sur le tableau électronique, on annonce des averses pour toute la soirée. Idem pour demain. Peut-être que cette fois la dame au carré de soie et moi nous équiperons-nous en conséquence? Peut-être pas non plus, puisque ce n’est pas dans notre nature. Et puis, pourquoi se fier aux pronostics pessimistes? Des fois qu’il ferait beau.

Mon
Métro

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