Conflit étudiant: l’hommerie!

Photo: Carlos Hernandez/monscoop@journalmetro.com

Le vendredi 13 avril, lors du 12e Événement régional jeunesse organisé par le Forum jeunesse de Montréal, j’ai animé un atelier sur les jeunes et la mobilisation citoyenne. La petite salle du 200 Sherbrooke Ouest était comble. Quelque 50 jeunes se sont dressés devant moi. Ces jeunes-là qui dirigeront le pays lorsque je serai à la retraite ou peut-être dans l’au-delà.

Après mon exposé, une discussion enflammée et constructive s’en est suivi sur le sujet de l’heure: les étudiants face au gouvernement! Les jeunes m’ont invité à me prononcer sur l’absurdité de la situation.

Ma réponse a été au-delà de la prise de position. J’ai exprimé le fond de ma pensée. Car ce qui me rebute le plus chez nous tous au Québec, c’est notre capacité à se haïr les uns les autres, à droite comme à gauche.

Il est de plus en plus sidérant qu’à gauche, le fait d’être libéral est l’équivalent d’un crime. La ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, est traitée comme une vilaine gestionnaire à la solde du capitalisme barbare et son chef, notre PM Charest, assimilé à un parrain de la camorra de la finance! À droite, on accuse les étudiants de bébés gâtés qui ne veulent pas payer leur juste part. La frange la plus radicale du mouvement étudiant, quant à elle, est réduite à une simple source de troubles, marginale et adepte de l’anarchie!

Le citoyen lambda ne s’y retrouve plus. Qui croire? Les leaders étudiants claironnent que la majorité des étudiants ont voté pour la grève et le refus de la hausse de 75 % des droits de scolarité. De l’autre côté du spectre, la ministre Beauchamp vocifère au contraire que la majorité des étudiants est effectivement en classe et que même avec la hausse décrétée, nos étudiants ne payent que 17 % du coût réel de leurs études. Allez comprendre qui dit vrai!

Malheureusement, on vit dans un Québec de plus en plus polarisé où on déteste d’abord notre adversaire politique, après, on mijote les raisons pour tailler son argumentaire en pièces!

Ce qui me scandalise, c’est cette folie de nous entêter à ne voir en l’autre que ses défauts pour ensuite le diaboliser sur la place publique pour mieux paraître. Pour ce faire, on use de part et d’autre de discours bien dosés par les pros de l’image et de la communication!

Qu’on soit pour ou contre, cette jeunesse qui a investi la rue au lieu des bancs des classes pour s’indigner est une sacrée bonne nouvelle pour l’avenir de notre société. C’est à cet âge-là que l’on se retrouve au carrefour des chemins où on doit prendre des décisions pour bâtir nos rêves. Mépriser notre jeunesse, c’est condamner notre pays à la sclérose! Mais notre jeunesse se doit aussi d’être à l’écoute de l’autre, quelle que soit son idéologie et surtout, elle se doit de le respecter.  Diaboliser le gouvernement n’est pas à l’honneur des étudiants!

Le gouvernement et les étudiants ne doivent par attiser les peurs et les craintes, car elles n’ont pas leur place au Québec.

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