Pour en finir avec la crise

On se demande comment le Québec a pu en arriver là. Le Québec n’est pas l’Afrique du Sud d’avant 1994, ce n’est pas les États-Unis d’avant Martin Luther King, ce n’est pas la Syrie, la Libye, la Tunisie ou l’Égypte, ce n’est pas l’austérité de la Grèce ou encore le Chili, où les frais de scolarité sont acquittés à 70 % par les étudiants.

Pourtant, mardi dernier, pendant que 150 000 Québécois marchaient contre la hausse des frais de scolarité, contre la loi 78 et, pour certains, contre le système dans son ensemble, on marchait aussi en France et à New York par solidarité pour les Québécois. Partout dans le monde la presse fait état de la crise qui fait rage chez nous.

On en vient à se demander si la question de fond – la hausse des frais de scolarité – justifie l’ampleur de la crise? Si le Québec opprime ses citoyens au point que ceux-ci reprennent les chaudrons comme le Chili des années 1970?

Sûrement pas, mais force est de constater qu’il y a un alignement de planètes qui crée ce ras-le-bol. Le gouvernement est le premier responsable en ayant laissé traîner la crise. À cela s’ajoutent trois ans de rumeurs et d’allégations de corruption, un contexte international – post-crise financière – qui alimente la suspicion, un questionnement sur les limites du système capitaliste qui va même jusqu’à Davos, mais surtout un gouvernement qui jouit d’un taux d’approbation anémique et une opposition qui ne parvient pas à proposer un projet emballant et mobilisant. Bref, cette sédimentation fait qu’à un moment donné, le couvercle saute.

Pour le dossier principal, celui des droits de scolarité, le gouvernement doit agir maintenant. Négocier n’est pas reculer. Nommer un médiateur, encore moins. Si les acteurs ne peuvent plus s’écouter et se parler, un nouveau joueur dans l’équation changera la dynamique et ouvrira le dialogue à nouveau. Pour le reste, il y aura des élections. Notre système a beau ne pas être parfait, il permet aux citoyens de s’exprimer et de choisir un gouvernement tous les quatre ans ou presque.

Cependant, une fois la négociation terminée et une proposition acceptée majoritairement, et une élection générale passée, il faudra aussi accepter les résultats. La vie collective repose sur des institutions, et la confiance que nous avons en elle est essentielle à notre bon fonctionnement. Le Parlement et les lois qu’il vote doivent encore dire quelque chose…

Entre-temps, ce qui compte, c’est que nos concitoyens renouent avec l’espoir d’un Québec qui avance, d’un Québec qui s’unit derrière des projets au lieu de se diviser.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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