À quoi peut-on s'attendre d'autre?
Comment pouvons-nous avoir des attentes aussi élevées envers ces gens qui nous gouvernent?
Ils sont en service 24 heures sur 24, le moindre de leur geste est épié, chacun des mots qu’ils prononcent est analysé, ils sont sans cesse sous les projecteurs, doivent prendre les meilleures décisions sans avoir droit à l’erreur, ils sont totalement responsables des actes posés par leur équipe, ils n’ont aucune vie privée, doivent toujours donner l’exemple en étant impeccable, et ce, tout en performant, en développant et en nous propulsant au sommet selon les règles de l’art.
Nous sommes prêts à les juger, à les critiquer et à exiger d’eux toujours plus pourtant. Pour qu’ils accomplissent toutes ces tâches, nous refusons de les rémunérer en fonction de leurs compétences, de leur expérience, leur acquis. L’élite, ça se paie! Et pas mal plus que 150 000 $ par année.
Lorsque nous lui offrirons des salaires décents, lorsque nous établirons des règles qui lui seront avantageuses, nous serons alors en mesure de recruter la crème de la crème.
D’ici là, nous devons nous contenter de ce que nous avons : on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre!
Le maire de Montréal devrait gagner au minimum 500 000 $ annuellement; son travail est aussi important, sinon plus, que n’importe quel chef de grande entreprise. Avec un tel salaire, peut-être que des Isabelle Hudon, Monique Léroux ou tout autre femme ou homme de tête et de cÅ“ur pourrait être interpellé? Alors là, et simplement là, nous arriverons à nous sortir du cercle vicieux dans lequel nous nous trouvons.
Nous payons des millions et des millions de dollars à des hommes qui jouent avec une rondelle de hockey et nous refusons de payer décemment nos dirigeants – expliquez-moi la logique derrière ça. Moi, je n’y arrive pas.
Je suis profondément convaincue qu’une partie de la solution se trouve à ce niveau. D’ici à ce
que nous recrutions un Barack Lebaume, nous allons devoir nous contenter d’un Gérald Tremblay!
Francine Laplante