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Résister à la sécheresse

Pierre-Yves Comtois - Jardin botanique de Montréal

Ce printemps, Environnement Canada a enregistré des chaleurs inégalées qui ont succédé à un hiver particulièrement doux et sec dans la région de Montréal. Ces changements climatiques ont un impact significatif sur les plantes qui doivent mettre en Å“uvre tous leurs mécanismes de lutte contre la sécheresse. Le temps est venu de mieux comprendre comment fonctionne une plante pour obtenir un jardin verdoyant.

Les plantes absorbent les nutriments sous forme liquide. En gonflant les cellules, la pression de l’eau assure la rigidité des tiges et des feuilles. Mais les plantes utilisent des quantités d’eau bien supérieures à ce qu’elles stockent dans leurs tissus. Le surplus est relâché dans l’atmosphère par la transpiration. Cette perte d’eau au niveau des feuilles entraîne la sève vers la cime. Ainsi, un arbre mature libère à lui seul plusieurs centaines de litres d’eau par jour!

Humidifié par la pluie et l’irrigation, le sol agit comme un réservoir où chaque plante puise l’eau dont elle a besoin. Lorsque la quantité d’eau transpirée excède ce qui est disponible, la plante flétrit.

Au contact d’un sol sec, les racines émettent une hormone végétale qui déclenche la fermeture immédiate des pores à la surface des feuilles, les stomates. De cette façon, les pertes d’eau sont réduites au minimum. Cependant, la fermeture des stomates empêche du même coup la respiration. Rien ne va plus, tous les processus physiologiques de la plante sont mis en veille, jusqu’au retour de l’eau. Si la sécheresse se prolonge, certaines plantes sacrifient leurs feuilles.

D’autres suspendent leur croissance et entrent en dormance, comme le fait le gazon.
Certaines plantes se sont adaptées au manque d’eau de façon plus permanente. Elles épaississent leur cuticule, une pellicule imperméable recouvrant leur épiderme. D’autres limitent l’évaporation en réduisant leur taille ou la surface de leur feuillage. Une autre stratégie consiste à améliorer l’efficacité des racines en vivant en symbiose avec des champignons microscopiquesl. L’eau recueillie peut également être emmagasinée sous terre, dans un tubercule ou un bulbe, ou dans les parties aériennes (feuilles et tiges charnues).

Tous ces mécanismes d’adaptation ont toutefois une efficacité limitée. Lorsqu’elle manque d’eau, la plante s’affaiblit et devient plus vulnérable aux maladies et aux insectes. Planter chaque espèce dans un environnement qui lui convient permet de diminuer les impacts du stress hydrique. L’arrosage stratégique devient particulièrement important lorsque le climat se dérègle.

www.museumsnature.ca

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