Attentats en Arabie saoudite: l’arroseur arrosé?

In this photo provided by Noor Punasiya, people stand by an explosion site in Medina, Saudi Arabia, Monday, July 4, 2016. State-linked Saudi news websites reported an explosion Monday near one of Islam's holiest sites in the city of Medina, as two suicide bombers struck in different cities. (Courtesy of Noor Punasiya via AP) Photo: AP

La vague d’attentats qui a secoué l’Arabie saoudite récemment n’est pas la première à avoir pris pour cible le royaume wahhabite, ni sa dernière d’ailleurs!

En moins de vingt-quatre heures, trois villes d’Arabie saoudite ont été les cibles d’attaques kamikazes. Celle perpétrée à la mosquée du prophète à Médine, la deuxième ville sainte de l’islam, a choqué les musulmans. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un lieu de cette envergure a été attaqué par des terroristes issus du monde musulman.

En effet, le premier attentat de la sorte a bel et bien eu lieu à l’automne 1979, bien avant la création d’Al-Qaïda.

Le 20 novembre 1979, Juhaiman al Utaibi, un ancien de la garde nationale saoudienne*, et trois cents terroristes issus de plusieurs pays ont envahi l’esplanade de la grande mosquée de La Mecque, le plus haut lieu saint de l’islam. Par la suite, ils se sont barricadés dans son sous-sol avec des milliers de pèlerins pris en otage.

Après deux semaines de siège, les forces locales de l’ordre ont lancé l’assaut qui a mis fin à ce qu’on peut qualifier du scalp fondateur de ce qui allait devenir par la suite le terrorisme djihadiste.

À l’époque, le royaume wahhabite avait commencé à semer les graines de l’international djihadiste pour contrer l’occupation soviétique de l’Afghanistan.

Dans la foulée de son appel au djihad contre l’armée rouge, le royaume wahhabite a intensifié la propagation de son interprétation sectaire et radicale de l’islam dans le reste du monde arabo-musulman.

L’effet domino du djihad en Afghanistan s’est répercuté sur toute la région, car d’autres zones de conflits ont pris le relais de l’Afghanistan, notamment dans les années 1990, avec la première guerre du Golfe en Irak et les guerres d’Algérie, de Bosnie et de Tchétchénie.

Ainsi, Al-Qaïda — la nébuleuse qui a été créée une vingtaine d’années auparavant par ces mêmes djihadistes qui ont été regroupés, financés et téléguidés par l’Arabie saoudite avec l’aide des États-Unis pour combattre les Soviétiques, avant de s’affranchir — a coordonné les attaques du 11 septembre 2001.

Au lieu de détruire Al-Qaïda, la deuxième guerre du Golfe a fabriqué Daech, une Al-Qaïda plus brutale, mais aussi avec le projet d’un État sectaire planétaire.
Dans la foulée, l’Arabie saoudite a intensifié l’islamisation radicale de la région dans l’espoir de propager son wahhabisme sectaire pour contrer surtout son ennemi juré l’Iran chiite dans les actuelles guerres d’Irak et de Syrie.

Ironie du sort, la créature monstrueuse des Saoudiens semble vouloir achever le travail de Juhaiman al Utaibi!

*À voir à ce sujet le documentaire «Un jour dans l’histoire, de Ben Laden à Daech», de France télévision.

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