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Pierre de Coubertin et la place des femmes aux Jeux olympiques

15th July 1908: Women archers participating in the National Round (60 yards -50 yards) at the 1908 London Olympics, which was won by Sybil 'Queenie' Newall of Great Britain. (Photo by Topical Press Agency/Getty Images) Photo: Getty Images

Alors que les six premières médailles du Canada à Rio ont été remportées par des femmes (selon les résultats enregistrés jeudi matin), on se rappelle que Pierre de Coubertin trouvait que la gent féminine n’avait pas sa place dans ces compétitions.

Des déclarations du père des Jeux olympiques modernes jusqu’à celles d’un commentateur sportif de NBC, qui a octroyé dimanche la responsabilité de la victoire de la nageuse hongroise Katinka Hosszu à son mari, les femmes aux JO ont été victimes de sexisme.

Dans un texte datant de 1912, nommé «Les femmes aux Jeux olympiques», Pierre de Coubertin affirmait, entre autres déclarations, qu’«impratique, inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter: incorrecte, telle serait à notre avis cette demi-Olympiade féminine». Il persiste en 1928: «Quant à la participation des femmes aux Jeux, j’y demeure hostile. C’est contre mon gré qu’elles ont été admises à un nombre grandissant d’épreuves». Puis, en 1935, il aurait ajouté que «le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel […]. Aux JO, [le rôle des femmes] devrait surtout [être], comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs».

Les femmes avaient toutefois déjà commencé à participer, graduellement, aux Jeux. En 1900, elles étaient admises au tennis, à la voile, au croquet, dans les sports équestres et au golf. En 1904, elles se sont jointes aux épreuves de tir-à-l’arc. En 1908, au patinage. En 1928, la participation des femmes atteignait près de 10%. La liste des compétitions où les femmes ont été admises n’a cessé de s’accroître, jusqu’aux présents Jeux de Rio (au golf, sport réintroduit, et au rugby). Maintenant, «le principe de l’égalité des sexes est inscrit dans la Charte olympique, laquelle impose au CIO “d’encourager et de soutenir la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux”», peut-on lire sur le site du Comité International Olympique.

Un homme «responsable» de la médaille de son épouse
Dimanche dernier, le commentateur du réseau NBC Dan Hicks a affirmé, alors que la caméra pointait vers le mari et entraineur de la nageuse hongroise Katinka Hosszu, «voici l’homme responsable», alors que Hosszu venait de remporter l’or au 400 mètres quatre nages individuel (Mme Hosszu a obtenu, jusqu’à maintenant, un total de 3 médailles d’or à Rio). Alors que le web s’est enflammé à propos de cette déclaration, Hicks s’est défendu en disant que, «avec la télé en direct, tu regardes ce que tu as dit, et tu souhaites avoir dit les choses autrement», et qu’il était impossible, selon lui, de parler de la victoire de la nageuse sans évoquer l’implication de son mari.

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