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La bosse de l'enseignement

En juin dernier, Québec et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) ont négocié une entente visant à réduire le nombre d’élèves par classe. Cette entente entraîne des besoins d’embauche. Au cours des deux prochaines années, il faudra recruter 2 090 professeurs additionnels au primaire et 857 au secondaire. Cette mesure a tout de suite fait sourciller les directeurs d’école. Ils se plaignaient déjà de la difficulté de trouver des professeurs qualifiés et ils se demandent où ils pourront bien dénicher quelque 3000 enseignants de plus.

Les possibilités d’emploi sont donc bonnes en enseignement, une profession qui a toujours intéressé non seulement des jeunes, mais aussi des moins jeunes qui aspirent à y poursuivre une deuxième carrière. Une belle occasion à saisir sauf que, dès qu’on y regarde de plus près, il y a des hics!

En effet, une étude récente, menée par Robert Dubois à l’Université de Montréal, indique que jusqu’à 20 % des nouveaux enseignants quittent la profession avant cinq ans. De même, les professeurs plus âgés sont nombreux à quitter pour la retraite de façon prématurée. La raison évoquée pour cette désaffectation envers la profession est la lourdeur de la tâche, que plusieurs qualifient d’impossible. L’intégration des jeunes en difficulté d’apprentissage, de plus en plus nombreux, est souvent pointée du doigt.

La formation des maîtres est aussi remise en question. Les nouveaux enseignants manqueraient de connaissances nécessaires pour faire face aux difficultés des élèves. Ils auraient aussi besoin de plus de formation sur l’utilisation des nouvelles technologies et la gestion de classe. Il est possible que ce manque de préparation soit la cause principale du départ précoce des jeunes enseignants, surtout si on leur laisse les classes les plus difficiles, comme l’indique l’étude de M. Dubois.

Dans un contexte aussi difficile, il faut être muni d’une personnalité particulière pour réussir en enseignement.  L’amour de sa matière ne suffit plus, surtout quand on doit en enseigner plus d’une de toute façon. Les enseignants qui réussissent sont munis d’un optimisme à toute épreuve, n’ont pas peur d’entrer en relation avec leurs élèves et d’utiliser leur créativité pour varier les méthodes d’enseignement. Ils considèrent leur emploi comme un défi, pas comme une épreuve! Ils sont également absolument convaincus de l’importance de leur tâche et refusent donc de baisser les bras devant les difficultés. Ce sont franchement des personnes qui sortent de l’ordinaire.

Or, comme tout bon conseiller d’orientation vous le dira, les personnes qui sortent de l’ordinaire ont toujours beaucoup d’options de carrière parmi lesquelles choisir! Si on désire les encourager à choisir l’enseignement, il faut redonner à la profession la valeur qu’elle a déjà eue. Cela signifie réinvestir en éducation, comme on l’exige depuis des années.

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