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CM 2018: On retrouvera les prétendants habituels

Natacha Pisarenko / The Associated Press Photo: Natacha Pisarenko
Alexis Bélanger-Champagne, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Quatre ans après le triomphe de l’Allemagne à Rio de Janeiro, la planète football a rendez-vous en Russie alors que de vieux prétendants essaieront de confirmer leur place dans l’histoire, tandis qu’une nouvelle génération tentera de faire sa place parmi les grands à la Coupe du monde.

Le tournoi commence jeudi avec un duel entre la Russie et l’Arabie saoudite. Pour plusieurs, c’est dès vendredi que les choses deviendront sérieuses, lors du choc entre l’Espagne, championne du Mondial en 2010, et le Portugal, vainqueur de l’Euro 2016.

Une chose est certaine: il y aura des surprises et des déceptions au cours de ce tournoi. Des joueurs se feront aussi un nom en brillant sous les projecteurs, tandis que d’autres pourraient devenir les boucs émissaires de revers déchirant pour une nation entière.

La Presse canadienne a discuté avec Saphir Taïder, Rod Fanni et Samuel Piette, de l’Impact de Montréal, pour établir les forces en présence à la Coupe du monde, qui se déroulera du 14 juin au 15 juillet.

Le même noyau de favoris

Même si 32 nations commencent le tournoi avec l’espoir de se rendre jusqu’au bout, le passé indique que peu d’équipes ont de véritables chances de l’emporter. Seulement huit pays se sont partagé les 20 premiers titres du tournoi, dont six lors des 12 dernières éditions, incluant les deux triomphes de l’Italie, qui sont parmi les grands absents en Russie.

Les cinq autres plus récents vainqueurs sont le Brésil (1970, 1994 et 2002), l’Allemagne (1974 et 1990 sous le nom d’Allemagne de l’Ouest, puis 2014), l’Argentine (1978 et 1986), la France (1998) et l’Espagne (2010), qui font tous encore une fois partie des pays vers qui les projecteurs seront tournés.

«Je pense que c’est grâce au bassin de joueurs, a affirmé Taïder en expliquant pourquoi ces pays se retrouvaient toujours parmi les favoris. C’est vrai qu’en France, la formation est extraordinaire. On forme les joueurs dès le plus jeune âge. En Allemagne, c’est pareil, et en Espagne aussi. Ils ont des joueurs qui se connaissent depuis qu’ils sont tout petits. Et le Brésil est le pays du foot. Ces pays-là ont autant de joueurs de qualité parce que c’est le premier sport, le sport favori. On prend les moyens pour permettre aux jeunes joueurs de se développer de la meilleure manière.»

Un pays s’est inséré dans le groupe de tête au cours des dernières années: la Belgique. Détenteur du troisième rang au classement mondial de la FIFA, on parle peut-être du tournoi de la dernière chance de la génération dorée des Diables rouges.

«À l’Euro 2016, ils avaient une équipe incroyable sur papier, a rappelé Piette. Laurent (Ciman) nous en parlait quand il était ici — des joueurs et de la manière dont fonctionnait l’équipe. C’est encore une bonne équipe sur papier, mais chaque fois, ils ont de la misère à aller jusqu’au bout. Ce sera peut-être différent cette fois-ci, mais je pense qu’il y a des équipes mieux huilées que la Belgique dans ce tournoi.»

Le fardeau de Salah

La formule du tournoi permet à certains pays d’être en mesure de causer des surprises avec des victoires étonnantes, sans nécessairement pouvoir viser les grands honneurs. L’Islande avait causé une onde de choc à l’Euro 2016 en soutirant un match nul au Portugal et en battant l’Angleterre pour atteindre les quarts de finale.

«Je pense que ce buzz-là est passé, a affirmé Piette. Ce serait une histoire incroyable. C’est spécial de les voir là parce que c’est un petit pays avec une faible population, mais je ne pense que pas ce soit possible pour eux cette année.»

L’un des pays qui retient l’attention cette année est l’Égypte, qui a survolé son groupe de qualification du côté de la Confédération africaine de football. L’équipe est menée par Mohamed Salah, qui a brillé avec 32 buts en Premier League anglaise avec Liverpool et 11 autres en Ligue des champions. Salah s’est blessé à l’épaule gauche en finale de la Ligue des champions, perdu contre le Real Madrid le mois dernier, et son statut était toujours incertain en prévision du premier match de l’équipe, vendredi, face à l’Uruguay.

«Salah a eu une saison incroyable à Liverpool, mais ça pourrait être difficile pour lui d’avoir le poids d’un pays sur ses épaules», a souligné Piette.

«C’est vrai que l’Égypte a connu un parcours assez surprenant, mais si Salah est diminué, je ne sais pas quelles sont leurs chances, a ajouté Fanni. Sinon, on dirait qu’il y a toujours une équipe sud-américaine qui cause une surprise. J’aimerais bien voir la Colombie rayonner.»

Menée notamment par James Rodriguez, la Colombie avait atteint les quarts de finale en 2014 avant de s’incliner face au Brésil. Plusieurs experts pointent du côté de ce pays quand vient le temps de parler des négligés qui pourraient connaître un bon tournoi. Sinon, la surprise sud-américaine pourrait venir du côté du Pérou, qui comptera sur son capitaine Paolo Guerrero, dont une suspension pour dopage a récemment été levée.

De nouvelles étoiles

Les étoiles mondiales Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Neymar sont sans surprise les favoris pour terminer le tournoi au sommet de la colonne des buteurs. Cependant, il n’est pas rare de voir un joueur profiter de la Coupe du monde pour se faire un nom.

Rodriguez avait été la sensation du tournoi brésilien en 2014, avec ses six buts pour la Colombie. Son brio lui avait ouvert les portes du Real Madrid.

Harry Kane sera le capitaine de l’Angleterre malgré ses 24 ans. Après avoir rempli les filets adverses pour Tottenham, son statut international pourrait atteindre un autre niveau s’il parvient à guider les Anglais dans le carré d’as.

Après avoir dominé l’Euro 2016 avec six buts, Antoine Griezmann devrait annoncer avant le tournoi où il poursuivra sa carrière. Le Français excelle avec l’Atlético de Madrid depuis 2014, mais il a aussi été courtisé par le FC Barcelone. Une belle performance à la Coupe du monde confirmerait l’intérêt généré par son avenir au cours des dernières semaines.

Si un pays africain autre que l’Égypte cause une surprise, il pourrait bien s’agir du Sénégal, grâce notamment au talentueux Sadio Mané, qui évolue aussi à Liverpool. Il sera également appuyé par l’arrière Salif Sané, qui vient d’accepter un transfert pour passer du Hanovre 96 au FC Schalke 04, en Allemagne.

«Sané a fait beaucoup de bonnes choses et il était en pourparlers avec de grands clubs, a noté Fanni. Je pense qu’il a prouvé pas mal de choses et il pourrait aider le Sénégal à provoquer des surprises.»

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