Impact: équipe en progression, effectif incomplet
Après avoir fait match nul 0 à 0 contre les Rowdies de Tampa Bay, mercredi soir, le Bleu-blanc-noir affrontera le DC United samedi pour clore son tournoi préparatoire.
«Ce sont les derniers matchs, les derniers préparatifs pour travailler les automatismes, a résumé le défenseur Zakaria Diallo. Nous sommes conscients que ces deux derniers matchs sont très importants; à nous de bien les aborder, comme si c’était le premier match de championnat.»
Si tout le monde a hâte au 2 mars, pour Diallo, cette date est d’autant plus spéciale qu’il a dû rater l’entièreté de la saison 2018 en raison d’une déchirure du tendon d’Achille subie lors du dernier camp. Le Français de 32 ans prend tout de même cette situation avec beaucoup d’esprit: «J’aborde ça calmement. Je sais ce que j’ai à faire. L’an dernier, c’était difficile, je n’ai pas joué de la saison. En présaison, tout se passait super bien et cette blessure est arrivée.»
Même si on ne doit pas tirer de conclusions hâtives de ce qu’on a vu lors des matchs préparatoires, la tenue de l’Impact est jusqu’ici très satisfaisante et montre que l’équipe continue sur sa lancée après les progrès réalisés l’an dernier, surtout en deuxième moitié de saison.
La mouture 2019 de l’Impact est, sur papier du moins, supérieure à celle de l’an dernier, mais au-delà de ce onze idéal qui se dessine déjà, la troupe de Garde manque encore de poids, notamment au milieu de terrain. Il faudrait y remédier au mercato estival, autant au rayon des départs qu’à celui des arrivées, car l’espace sous le plafond salarial et les places de joueurs internationaux se font rares. Je ne parle pas d’un remue-ménage, mais plutôt de mettre la main sur un renfort de qualité qui viendrait donner à cette équipe toutes les chances d’être compétitive sur plus d’un tableau.
Avec un calendrier régulier MLS plus court, mais toujours constitué de 34 matchs – davantage de matchs en milieu de semaine –, un Championnat canadien plus long que jamais et une Gold Cup qui risque bien de soutirer quelques éléments importants au Bleu-blanc-noir (je pense notamment à Samuel Piette et à Daniel Lovitz), je ne crois pas que cette équipe ait aujourd’hui la profondeur requise pour voguer avec succès sur les deux fronts.
Paradoxalement, là où l’Impact possède le plus de profondeur et d’expérience, c’est au poste de champ où on recherche habituellement la plus grande stabilité, avec pas moins de cinq défenseurs centraux qui se disputeront les deux postes – ou trois, selon de la disposition tactique adoptée. Un heureux problème pour Rémi Garde, qui illustre néanmoins le déséquilibre de son effectif à l’aube de l’an deux de son mandat.
Ce n’est pas un secret, les complexités administratives de la MLS et son plafond salarial ont menotté Garde dans sa volonté de recrutement dès son arrivée à Montréal. Parallèlement, le pilote montréalais se tourne naturellement vers le marché européen, où, à talent et à âge égaux, les joueurs ont par défaut une étiquette de prix plus onéreuse que ceux évoluant, par exemple, en Afrique ou en Amérique latine, autant dans le coût de transfert qu’en matière d’attentes salariales.
C’est là que la nouvelle cellule de dépisteurs dont Joey Saputo nous apprenait l’existence il y a quelques mois pourrait venir changer la donne. Se contenter du statu quo au chapitre des renforts serait une grave erreur que ce club ne peut se permettre de commettre une énième fois. En espérant qu’on en voie les résultats bientôt.