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Le stress de ne pas trouver de logement après le 1er juillet

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Scène de déménagement du 1er juillet 2019. Photo: Josie Desmarais/Métro

Chaque année, des milliers de Québécois déménagent le 1er juillet, mais cette date fatidique peut amener son lot d’incertitude et d’anxiété pour plusieurs ménages. Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en date du 1er juillet, 98 ménages montréalais étaient toujours sans logis. Métro s’est entretenu avec l’un deux.

«Je cherche tous les jours. Je n’ai pas d’ordinateur, alors je regarde les journaux et je marche plusieurs kilomètres par jour, et je cherche les pancartes», explique Jean-Marc Aubry.

Retraité, M. Aubry habitait avec sa mère, pour qui il était aidant naturel. En avril, lorsqu’est venu le temps de la placer dans une résidence pour aînés, il s’est trouvé un logement.

Cependant, à deux jours de préavis, les propriétaires lui ont annoncé qu’il lui serait impossible d’y entrer, à cause de travaux de dernière minute.

Heureusement, M. Aubry ne s’est pas retrouvé à la rue, car il a pu se poser chez un ami. Même s’il se considère «chanceux dans sa malchance», cette situation lui apporte son lot d’anxiété et de stress, car bien qu’il ait un toit, il n’a pas de «chez-soi» depuis deux mois.

«Mon ami ne me donne pas d’ultimatum, mais c’était supposé être temporaire. Je ne suis pas confortable chez lui, ça me gêne d’être là», confie-t-il.

Depuis, il arpente chaque jour les rues de Montréal à la recherche de logements. Il avoue que cette situation commence à peser sur son moral.

«Je ne dors pas bien. Il y a bien des nuits que ça me réveille, je pense juste à ça», ajoute-t-il.

M. Aubry pensait qu’en se rapprochant du 1er juillet, il aurait peut-être plus de chance de trouver quelque chose, quitte à ce que ça ne réponde pas à tous ses critères. Or, ce ne fut pas le cas.

Il déplore que non seulement il est «extrêmement difficile» de trouver un logement, mais que lorsqu’il finit par en trouver un, il est souvent hors de prix, comme «un 1 ½ à 1200$».

«Qui peut se permettre ça?», se questionne-t-il.

Malgré tout, M. Aubry ne baisse pas les bras. Il est convaincu que la situation va finir par «débloquer».

«J’ai trouvé un logement pas très loin, mais le propriétaire m’a dit de le recontacter le 15 juillet pour les visites. Je lâche pas», lance-t-il.

Prévisible
Aux yeux du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la situation vécue par M. Aubry, et celle vécue par 175 autres ménages québécois, était à prévoir, car le regroupement sonne l’alarme depuis longtemps auprès du gouvernement.

«C’est la pire situation en dix ans, assurément», a indiqué mardi la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.

Seulement pour Montréal, le FRAPRU a souligné que 300 ménages ont contacté l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) et que plusieurs d’entre eux n’ont reçu comme aide que la liste des logements à louer qui, souvent, étaient trop chers pour les ménages à faibles revenus.

«Certains se sont fait demander de trouver un plan B, considérant qu’installer une tente chez son voisin, que d’être hébergée chez sa sœur qui a déjà une famille ou d’aller dans un refuge était acceptable. Pour le FRAPRU, ces réponses sont indécentes», a déploré la responsable des dossiers montréalais du FRAPRU, Céline Magontier.

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