G7 à Biarritz: cinq choses à savoir sur le Pays basque
Le Pays basque où le sommet du G7 pose ses valises, à Biarritz du 24 au 26 août, est un cas à part en Europe: un territoire à cheval sur deux pays, avec une langue ancestrale mais bien vivante et une identité culturelle toujours très marquée.
Sept provinces historiques:
À cheval sur la France et l’Espagne, le Pays basque (Euskal Herria) rassemble quelque 3 millions d’habitants, majoritairement côté espagnol, sur environ 20 000 km2. Au nord de la frontière, les provinces historiques de Labourd, Soule et Basse-Navarre forment une communauté d’agglomération dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Au sud, Gipuzkoa, Alava et Biscaye sont réunies depuis 1979 dans une communauté autonome régionale et la Navarre, en partie bascophone, constitue une communauté régionale séparée.
Le continent américain est parfois surnommé la «huitième province», à cause du grand nombre de descendants de Basques qui y ont immigré. Ils ont donné à l’Argentine dix présidents entre 1853 et 1943, d’autres sont devenus fermiers dans le «grand ouest» américain. On trouve des «maisons basques» (associations culturelles) du Chili au Canada.
Entre mer et montagne:
Le paysage typique est vallonné et montagneux (Pyrénées), la campagne très verte car le climat océanique est particulièrement humide (il pleut plus à Biarritz qu’à la pointe de la Bretagne) et la côte principalement rocheuse, avec des «conches», plages de sable en fond de baie, comme à Saint-Sébastien et Saint-Jean-de-Luz.
Le tourisme (Biarritz et sa Grande Plage, Bilbao et son musée Guggenheim, Pampelune et ses fêtes) tient une place importante dans l’économie locale des deux côtés des Pyrénées, ainsi que la pêche et l’agriculture, notamment l’élevage d’ovins. Le secteur industriel est surtout présent côté espagnol (un tiers du PIB de la communauté autonome).
Implantation millénaire:
Le peuple basque est implanté dans sa région actuelle depuis des millénaires mais ses origines restent mal connues. Le ciment de son identité est l’Euskara, présentée comme «la plus vieille langue encore vivante en Europe».
«Ici, écrivait Victor Hugo en 1843, un lien secret et profond, et que rien n’a pu rompre, unit, même en dépit des traités (…) et des Pyrénées (…), tous les membres de la mystérieuse famille basque». Des observations valables au XXIe siècle.
Mutxiko, chistera ou pintxos:
La tradition orale est un important marqueur de la culture traditionnelle, encore très vivace, comme en Soule avec les mascarades et les pastorales, sortes de pièces de théâtre jouées, dansées et chantées en plein air et en basque.
En cercle comme les «mutxiko», plus solennelle comme l’«aurresku», les danses basques égaient les fêtes populaires des villages.
Chaque bourg a son fronton où l’on pratique la pelote, un sport qui se joue avec une petite balle dure face à un mur et se décline sous plusieurs formes, la plus noble étant la «main nue» et la plus spectaculaire celle jouée avec un grand «chistera» (long gant en osier).
La culture basque se décline également dans l’assiette: pintxos (petites rations), axoa (émincé) de veau au piment d’Espelette ou fromage de brebis servi à la confiture de cerise noire font partie des incontournables. Pour étancher sa soif: Irouléguy (vin), patxaran (liqueur de prunelles) ou cidre, qu’on tire directement d’un gros tonneau.
Bientôt les jeux Olympiques?
Biarritz est candidate pour accueillir le surf aux JO-2024. C’est justement là que ce sport a débarqué en Europe, en 1956, quand le scénariste américain Peter Viertel, mari de l’actrice Deborah Kerr, est venu à Biarritz avec une planche pour le tournage du film Le soleil se lève aussi. Des jeunes locaux attraperont le virus. Depuis, le surf est devenu un vecteur économique majeur pour Biarritz et la côte basco-landaise, qui offre une grande variété de vagues sur une trentaine de kilomètres de côtes.