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Un répit pour les parents à Anjou

Aline Houde est soulagée d'avoir trouver cette ressource pour sa fille atteinte de déficience intellectuelle moyenne, elle qui est sur une liste d'attente depuis 11 ans. Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

C’est pour trouver un logis à leur fils atteint de déficience intellectuelle sévère et d’autisme que les deux policiers à la retraite Guylaine Street et Marc Casault ont créé la résidence La Belle Amitié, à Anjou.

Dans une ancienne maison de religieuses, la résidence La Belle Amitié a conclu sa première phase qui lui permet de recevoir une clientèle adulte déficiente intellectuelle avec ou sans trouble du spectre de l’autisme pendant les fins de semaine.

Cette coopérative de solidarité à but non lucratif a présentement une capacité d’accueil de huit résidents par fin de semaine. La résidence se démarque par sa formule privé et public, qui leur permet d’offrir le service par le biais du système de santé, mais aussi pour les membres, sans quoi Guylaine Street n’aurait pas pu y accueillir son propre fils.

«Pour le moment, il y a dix ans d’attente pour le répit de fin de semaine», explique l’initiatrice du projet. Le système public priorise le placement des usagers avec des troubles graves de comportements, qui évoquent un danger imminent pour les proches. Les autres peuvent passer leur vie sur une liste d’attente, jusqu’à la mort de leur parent ou leur tuteur.

«Ce n’est pas parce qu’on est fatigué qu’on ne veut plus les voir, qu’on ne veut plus être avec eux et qu’on ne veut plus s’impliquer dans leur vie.»

— Guylaine Street, présidente de la résidence La Belle Amitié

Pour pouvoir bénéficier des services de la résidence, les familles doivent être impliquées dans l’organisme. L’implication des membres est primordiale et contribue à l’aspect familial et convivial de ce milieu de vie.

En amour avec la place

C’est le cas d’Aline Houde, membre de la coopérative et mère d’Isabelle, 43 ans, qui fréquente les répits de fin de semaine et est atteinte de déficience moyenne. Isabelle est «tombée en amour avec la place», révèle Aline. «Ce n’est pas évident, ça fait tellement d’années qu’on attend, illustre Mme Houde, caissière à la retraite. Isabelle est sur une liste d’attente depuis 11 ans.»

Comme la plupart des parents dans sa situation, la plus grande crainte d’Aline Houde est le sort qui sera réservé à sa fille lorsqu’elle et son mari ne seront plus là pour s’en occuper. Mme Houde a connu la nouvelle ressource par le biais d’une aide à domicile venue lui donner un coup de main pour l’hygiène de sa fille. «J’avais demandé de l’aide au bain parce que j’ai beaucoup mal au dos maintenant», explique-t-elle.

Sa fille n’est pas assez autonome pour habiter en résidence supervisée, des appartements bonifiés de la présence d’un intervenant social pendant le jour. La deuxième phase de la ressource permettra d’héberger sept résidents permanents, en plus de quatre répits de fin de semaine. Aline Houde espère que d’ici une ou deux années, Isabelle pourra y habiter à temps plein.

Mobilisation communautaire

C’est toute la communauté angevine qui s’est mobilisée afin de réaliser le projet de résidence de Guylaine Street et Marc Casault. La maison a été vendue à bas prix par la communauté religieuse qui y voyait une continuation de leur mission sociale. L’intérieur est pris en charge bénévolement par un designer, qui fait participer ses fournisseurs afin de mettre la main sur des matériaux de qualité à faible coût.

La coopérative a reçu 50 000$ de PME Montréal, ainsi qu’un prêt sans intérêt sur 15 ans de 150 000$ d’un organisme américain. De plus, une entente a été faite avec le centre d’éducation aux adultes Galileo, afin que la résidence devienne un plateau de travail supervisé qui permettra l’insertion au marché de l’emploi.

Pour plus d’infos

cdslabelleamitie.com

514 758-9592

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