Une centaine de vélos électriques BIXI débarquent à Montréal
Deux mois après l’arrivée des vélos JUMP d’Uber, quelque 100 BIXI électriques ont débarqué lundi dans les rues de Montréal. Répartis entre 600 points d’ancrage publics, ils coûteront 1$ supplémentaire pour chaque trajet effectué.
«C’est un premier pas qu’on fait en ajoutant à une offre qui est déjà très grande, mais le nombre de vélos électriques va croître avec l’usage si l’intérêt est là. Et je pense qu’on va se les arracher», a estimé lundi la mairesse de Montréal Valérie Plante.
L’objectif, dit-elle, est «d’encourager des gens qui ne considèrent même pas le vélo pour aller travailler» à choisir BIXI.
BIXI «évalue actuellement les meilleures façons» de déployer rapidement des vélos supplémentaires, selon la présidente du conseil d’administration, Marie Elaine Farley. Quant aux prix de fabrication, «les sommes seront prises à même nos surplus», a-t-elle indiqué.
Roulant à une vitesse moyenne de 32 km/h – la même que les JUMP d’Uber –, les nouveaux vélos ne pourront être utilisés sans casque. Selon la mairesse Plante, la responsabilité de faire appliquer ce règlement incombera à BIXI et au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Des amendes seront remises au besoin.
Pour le responsable du transport au comité exécutif, Éric Alan Caldwell, l’arrivée de ces vélos électriques tombe à point, à peine quelques mois après le lancement du Réseau express vélo (REV), un vaste circuit de 184 km qui comptera 17 voies cyclables «mieux pensées» d’ici 2021.
«On travaille sur la sécurité et on va chercher des clientèles qui n’ont jamais vraiment considéré cette option, affirme l’élu municipal. En plus, il y a une prévisibilité de l’offre. Depuis deux ans, on sait qu’on aura à terme des vélos partout sur l’île.»
«Même si BIXI fait partie du patrimoine montréalais, c’est une institution qui continue toujours à évoluer, à adapter son offre de service en fonction de la mobilité des citoyens. On n’arrête pas d’avancer.» -Éric Alan Caldwell
Désengorger le métro
Conçu par PSBC Solutions Urbaines – une entreprise québécoise spécialisée en systèmes publics de vélos en libre-service –, le nouveau BIXI électrique est le résultat de plusieurs millions de dollars d’investissements dans les trois dernières années. Son modèle, le eFit, est déjà présent dans plusieurs autres villes sur la planète.
«C’est un game changer, explique le directeur de PSBC, Luc Sabbatini. L’utilisation est deux fois supérieure à un vélo régulier. Souvent, les gens prennent le vélo pour aller au métro, puis vont du métro au bureau. Avec un vélo électrique, on peut faire un petit bout de plus.»
Sans prétendre régler toute la problématique de l’engorgement de la ligne orange, son groupe espère au moins faire partie de la solution.
«Si on peut aider à diminuer la congestion dans le métro, le temps qu’on construise d’autres lignes, ça va nous faire plaisir. Le vélo électrique va certainement y contribuer.» -Luc Sabbatini, directeur de PSBC Solutions Urbaines
Un premier projet-pilote de BIXI électriques avait été tenu par la Ville du 15 août au 15 novembre 2018 dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Il s’était révélé «au-delà des attentes», selon la Ville.
Présent dans six nouveaux arrondissements depuis cette année, BIXI a enregistré en juillet un nouveau record de 1,1 million de déplacements. «C’est une croissance phénoménale, a commenté Marie Elaine Farley. On parle d’une moyenne de 36 500 déplacements par jour.»
Le réseau cyclable en libre-service de Montréal est aujourd’hui le deuxième plus grand en Amérique du Nord, après celui de New York, avec 600 stations et 7400 vélos.