Réunis au Canada, Harry et Meghan mettent les paparazzis en garde
À peine réunis au Canada pour y entamer une nouvelle vie en retrait de la monarchie britannique, le prince Harry et son épouse Meghan ont mis en garde mardi les paparazzis de les laisser tranquilles, sous peine de poursuites judiciaires.
Le couple avait mis en avant la pression médiatique dans sa décision de prendre le large. Et il n’a pas apprécié la publication par des tabloïds de photos montrant la duchesse de Sussex se promenant avec son fils de huit mois, Archie, et ses deux chiens.
Selon plusieurs médias britanniques, les avocats du couple princier font valoir que ces photos ont été prises à l’insu de l’ex-actrice américaine. Sur l’île de Vancouver, Harry et Meghan sont, selon eux, déjà épiés en permanence par des paparazzis.
En Colombie-Britannique, à North Saanich, paisible banlieue de la capitale Victoria où Harry et Meghan se sont installés, la mise en garde princière semble suffisamment inquiéter un photojournaliste pour qu’il demande à l’AFP de ne pas l’identifier.
«C’est un peu difficile, juste avec les menaces de poursuites: vous ne voulez pas dire quelque chose qui pourrait être mal perçu», se justifie-t-il assis dans un 4X4 utilitaire sport de location, son matériel de travail et ses jumelles à ses côtés.
Basé en Californie, il affirme vendre ses photos à des journaux quotidiens. Il se vante d’avoir déjà réussi plusieurs bonnes images du couple, et ne s’inquiète pas outre mesure des mises en garde d’avocats.
«Non, pas du tout, la liberté de presse existe au Canada», dit-il. «Tant et aussi longtemps que vous ne les suivez pas, que vous ne les harcelez pas et que vous respectez la loi (…), la presse est libre de faire son travail».
Selon lui, prendre des clichés de Harry et Meghan à leur insu n’est pas une mince tâche. «Ils sont très astucieux. Ils ont genre huit voitures différentes».
Harry et Meghan peuvent compter sur le soutien de leurs nouveaux voisins à North Saanich, où se trouve «Mille Fleurs», leur luxueuse retraite cachée par les arbres et entourée de rochers.
«Nous voulons que vous partiez. Laissez-les tranquilles», lance une habitante, Anne Girling. Promenant son chien, Sue Starkey dit espérer «qu’ils pourront trouver la paix ici».
À l’automne, le couple, qui a connu les louanges des tabloïds avant leur férocité, avait déjà lancé des poursuites contre certains journaux pour atteinte à la vie privée et pour des interceptions téléphoniques.
«Force puissante»
Ils espèrent avec leur nouvelle vie échapper à la «force puissante» des médias, qu’a évoquée dimanche Harry, traumatisé par la mort de sa mère Lady Di alors qu’elle était pourchassée par des paparazzis à Paris.
Moins de deux semaines après l’annonce du «Megxit», le prince de 35 ans a débarqué lundi soir à Vancouver, bonnet sur la tête et sac jeté sur l’épaule, selon les images publiées par un tabloïd.
Il a ensuite rejoint par un autre vol l’île de Vancouver, face à la métropole de la côte pacifique, où l’attendaient Meghan et Archie dans la maison où la famille a passé les fêtes de fin d’année.
Meghan, 38 ans, était retournée au Canada dès le lendemain de l’annonce de la mise en retrait du couple et y était apparue depuis visitant des associations.
Mais le couple pourrait ne pas rester très longtemps sur l’île. Selon la presse, Meghan aurait passé en revue des propriétés de luxe la semaine dernière à Vancouver, et pourrait aussi être intéressée par un déménagement à Toronto, où elle a vécu pendant le tournage de la série Suits.
Quant à l’épineuse question des frais de sécurité de ces célèbres nouveaux arrivants, «les discussions se poursuivent», a indiqué le premier ministre canadien Justin Trudeau, démentant avoir parlé «directement» de la question avec la reine Elizabeth II.
Le départ d’Harry marque une première étape de «la vie plus indépendante» à laquelle il aspire, et dont la reine a dit «soutenir» le désir.
La rupture, effective formellement au printemps, sera plus franche que le duc et la duchesse de Sussex ne le souhaitaient. Ils ne seront plus des «membres actifs» de la famille royale et ainsi ne pourront plus se prévaloir de leur titre d’altesse royale, ni représenter officiellement la souveraine de 93 ans.
Le prince va devoir notamment abandonner ses fonctions militaires, auxquelles il était attaché.
Le couple renonce à son allocation royale et devra rembourser certaines dépenses publiques dont il a bénéficié.
Harry et Meghan, qui bénéficient d’une image de célébrités royales glamour, ne devraient pas manquer de propositions pour des contrats commerciaux, pour des apparitions dans des galas, écrire des livres ou dans le cinéma. Ils devront cependant continuer de respecter les «valeurs» de la monarchie dans leurs activités.