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Montréal: doit-on retirer le recyclage du privé pour le trier au public?

Le centre de recyclage de Lachine, à Montréal
Le centre de recyclage de Lachine Photo: Josie Desmarais/Métro

Valérie Plante se dit prête à réagir dans l’éventualité où l’entreprise de recyclage TIRU se retire des centres de tri de Montréal. La gestion par le secteur public, où les centres de tri seraient gérés directement par la Ville et ses cols bleus, est même envisagée.

TIRU compte quitter la métropole d’ici peu. Mais l’industrie du recyclage «aura des opérateurs pour compenser» quand l’entreprise quittera le marché métropolitain, soutient la mairesse Valérie Plante. Celle-ci promet qu’il n’y aura pas de temps d’arrêt dans la collecte.

«On va assurer la collecte et le traitement des matières recyclables. Ça c’est sûr», a maintenu la mairesse Plante en conférence de presse, lundi.

À plus long terme, la mairesse n’exclut aucune possibilité, même la gestion directe des centres de tri par la Ville.

«Éventuellement, on peut travailler à avoir notre propre structure interne», admet Jean-François Parenteau, responsable de l’environnement au sein du comité exécutif.

«C’est clairement un modèle qui nous intéresse, mais on a besoin de se donner le temps nécessaire pour voir comment ça pourrait fonctionner.» – Valérie Plante, mairesse de Montréal

Dans tous les cas, Mme Plante veut s’assurer que Montréal transforme ses matières en Amérique du Nord. Depuis 2018, plusieurs pays asiatiques ont cessé de se procurer la matière recyclable québécoise.

Montréal abrite actuellement deux centres de tri, un à Lachine, tout récent, et un à Saint-Michel, inauguré en 2009. À terme, la Ville a pour plan de fermer celui de Saint-Michel pour le remplacer par un nouveau centre dans l’Est «d’ici 2022».

L’opposition dénonce l’inaction

L’opposition condamne pour sa part une inaction de l’administration. «Au mois de mai 2018, ils ont renouvelé le contrat avec RSC. […] Quand la mairesse dit que c’est un peu nouveau, je m’excuse: ils n’ont rien fait depuis deux ans», s’est insurgé le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez.

Le parti d’opposition a déposé lundi une motion d’urgence au conseil municipal afin de tenir une plénière sur le sujet des centres de tri. La demande a été rejetée.

Dans un dossier aux allures similaires, en 2018, le sauvetage du centre de tri de Saint-Michel avait mené à la prolongation d’une séance du conseil municipal.

Réduction à la source

Mme Plante exige aussi de grandes compagnies de transformation du papier qu’elles s’assoient autour de la table.

«J’appelle nos partenaires émetteurs, comme Transcontinental, Kruger, Cascades. Comment on travaille avec les grandes entreprises pour réduire à la source?», a-t-elle demandé.

Ces grandes entreprises pourraient-elles même devenir des acheteurs réguliers du papier et du carton montréalais? «Tout est envisageable. On souhaite avoir un meilleur partage des coûts-bénéfices», souligne la mairesse.

Dans le Grand Montréal, l’industrie du recyclage rencontre des difficultés en raison de la chute du prix moyen des matières recyclables. Chez Greenpeace, on priorise avant tout une réduction des déchets à la source.

«Le recyclage est une mesure transitoire. On pense que ce serait plus intéressant de commencer la transition vers des modèles moins générateurs de déchets», explique à Métro la chargée de projet chez Greenpeace, Agnès Le Rouzic.

Le groupe propose aussi que Québec élargisse la Responsabilité élargie des producteurs (REP) «à tous les emballages». Cette mesure oblige les entreprises génératrices de déchets à suivre leurs produits du début à la fin de leur vie.

– Avec Zacharie Goudreault

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