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Forcée d’avoir un budget équilibré, Montréal analyse ses options

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Le président du comité exécutif et maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais. Photo: Josie Desmarais/Métro

Devant le refus de Québec de permettre aux municipalités d’avoir un budget déficitaire, la Ville de Montréal analyse ses options afin de réussir à équilibrer ses finances, tandis que le gouvernement Legault promet de l’aide financière.

Mercredi, le gouvernement Legault a confirmé qu’il rejette la possibilité de permettre aux municipalités du Québec de présenter un prochain budget déficitaire, ce qu’interdit actuellement la loi. En marge d’une conférence de presse jeudi devant l’usine d’eau potable Atwater, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a de nouveau écarté de telles modifications réglementaires.

«C’est sûr que pour les municipalités, ce n’est pas possible d’avoir un budget déficitaire», a-t-elle déclaré.

Montréal analyse ses options

Au début du mois de juin, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait fait part de son intérêt de demander à Québec l’autorisation d’avoir un budget déficitaire. Elle avait ainsi qualifié de «très pertinente» une recommandation en ce sens incluse dans un rapport sur la relance économique de la métropole réalisé par un comité d’experts présidé par le titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, Luc Godbout.

Cette demande fait d’ailleurs partie des principaux enjeux inscrits dans un sondage à la population créé par la Ville au début du mois dans le cadre de ses consultations prébudgétaires. À défaut d’avoir l’autorisation de présenter un budget déficitaire en novembre, le coup de sonde demande aux Montréalais s’il croient que la Ville devrait augmenter leurs taxes foncières au-delà de l’inflation, ou encore limiter certains services.

Devant le refus de Québec d’accepter sa demande, la Ville étudie «plusieurs scénarios», a indiqué le président du comité exécutif, Benoit Dorais, en marge de cette conférence. Il promet toutefois de respecter sa promesse de ne pas hausser les taxes municipales au-dessus du seuil de l’inflation, qui varie d’une année à l’autre.

«Pas mal tout est sur la table, sauf le fait d’augmenter les taxes au-delà de l’inflation. Ça m’étonnerait beaucoup que dans les consultations prébudgétaires, les gens choisissent cette option», a-t-il dit.

«Je pense que les gens nous ont indiqué qu’on devrait revoir certaines dépenses à la Ville de Montréal et on y est.» -Benoit Dorais, président du comité exécutif

Moins de loyers, plus de télétravail

En avril dernier, la Ville anticipait que la crise sanitaire pourrait lui faire perdre entre 93 et 281,3 M$, en excluant les pertes majeures reliées à la baisse de l’achalandage du transport en commun.

«Au fur et à mesure que la crise continue, on a de plus en plus de dépenses en tant que tel. Donc, c’est sûr qu’on n’est pas dans la fourchette basse [de ces prévisions]», a laissé entendre M. Dorais, qui continue d’analyser la situation.

La pandémie pourrait avoir fait diminuer les revenus de la Ville provenant notamment de l’octroi de permis, des droits de mutation immobilière (taxe de bienvenue) et des frais de stationnement. En contrepartie, l’administration Plante a dû effectuer diverses dépenses pour se conformer aux règles sanitaires en plus de payer les heures supplémentaires des pompiers et des policiers, dont la charge de travail a augmenté en raison de la pandémie.

Ainsi, afin de réduire ses dépenses, la Ville envisage de revoir ses «façons de faire», par exemple en misant davantage sur le télétravail d’une partie de ses employés. Elle pourrait ainsi réaliser des économies en réduisant le nombre de bâtiments qu’elle loue.

«Si on peut rationnaliser certains bâtiments et avoir moins recours à des locations et se ramener davantage dans les nôtres, ça fait des économies dans le budget de fonctionnement, ça c’est sûr et certain», a souligné M. Dorais.

Québec offre son aide

La ministre Andrée Laforest a promis jeudi que Québec offrira une aide financière aux municipalités qui écopent de la crise sanitaire, une fois que celles-ci lui auront envoyé un bilan des répercussions de la pandémie sur leurs finances. Elle n’a toutefois pas voulu s’avancer sur la somme que recevra la Ville de Montréal, ne sachant pas encore l’ampleur de ses besoins.

«L’administration manque de transparence totale sur les impacts de la crise sanitaire sur ses finances», a lancé jeudi à Métro le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, qui déplore que la Ville tarde à présenter une mise à jour sur sa situation financière.

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