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Consultation: entre craintes et espoirs pour le prochain budget de Montréal

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, présentera le prochain budget de la Ville en novembre. Photo: Josie Desmarais/Métro

Commerçants et environnementalistes naviguent entre craintes et espoirs alors que la Ville de Montréal entame une consultation publique sur son prochain budget, qui pourrait subir les répercussions de la crise du coronavirus.

Depuis lundi, les Montréalais et les organismes peuvent répondre à un sondage et déposer des mémoires sur le site web de la Ville, qui a ainsi enclenché sa deuxième consultation prébudgétaire après un premier exercice l’an dernier.

«L’idée, c’est qu’avant qu’on finalise le budget, on laisse les gens se prononcer sur les positions de la Ville», explique Youssef Amane, le directeur des communications du cabinet de la mairesse Valérie Plante.

Les répercussions de la crise

Le sondage mis en ligne donne le ton. D’emblée, on questionne la population afin de savoir si elle croit que la Ville devrait essayer d’obtenir l’autorisation de la part de Québec d’avoir un prochain budget déficitaire. Une recommandation qu’avait d’ailleurs effectuée en juin un comité d’experts piloté par le fiscaliste Luc Godbout.

En avril dernier, la Ville prévoyait que la crise sanitaire pourrait lui faire perdre jusqu’à 538,5 M$, notamment en raison d’un ralentissement appréhendé du marché immobilier et la chute de l’achalandage du transport en commun dans la métropole. Depuis, la Ville a investi des dizaines de millions de dollars dans divers programmes visant notamment à aider les commerçants du centre-ville à se relever de cette crise.

«C’est sûr que c’est une mesure qui n’est pas encore autorisée par le gouvernement du Québec. On veut consulter les gens et les groupes pour avoir leur son de cloche», indique M. Amane.

«C’est un exercice qui veut justifier des démarches de la Ville auprès de Québec pour dépasser son budget», réplique le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Ce dernier déplore que la Ville, dont le dernier budget prévoyait une hausse des dépenses de 8%, n’a pas su se «donner une marge de manoeuvre en cas de crise».

«Pour nous, ça augure mal pour la suite des choses. C’est sûr qu’il y aura des pertes de revenus et une augmentation des dépenses.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

Inquiétudes

À défaut d’avoir ce feu vert de Québec, la Ville devrait-elle hausser les taxes foncières «au-delà de l’inflation», afin d’avoir un budget équilibré? Devrait-elle plutôt «revoir à la baisse» certains services? Assurément, l’administration aura des choix difficiles à faire pour éponger les pertes de la crise sanitaire, si on se fie à ce coup de sonde.

«Une hausse des taxes foncières, c’est de la liquidité que les commerçants n’auront pas. Ça nous inquiète énormément», confie à Métro le directeur général de l’Association des sociétés de développement commercial de la Ville, Billy Walsh. Au contraire, le prochain budget de la Ville devrait prévoir plus de fonds pour «aider les commerçants», durement touchés par la pandémie dans les derniers mois, affirme-t-il.

À la Fédération canadienne des contribuables (FCC), on souligne qu’environ 150 000 Montréalais ont perdu leur emploi entre février et juin 2020.

«N’en déplaise à la mairesse Valérie Plante, la COVID ne s’est pas limitée à faire un trou dans le budget de la Ville, elle en a aussi fait un dans les poches des résidents et commerçants montréalais» a réagi par communiqué le directeur pour le Québec de la FCC, Renaud Brossard, qui s’oppose vivement à un possible alourdissement du fardeau fiscal des Montréalais.

À la mi-avril, le président du comité exécutif, Benoit Dorais, a assuré que la Ville n’entend pas hausser les taxes municipales au-dessus du niveau de l’inflation. «Il n’y a rien qui a changé depuis», affirme Youssef Amane.

Environnement

Du côté du Conseil régional de l’environnement de Montréal, les attentes sont grandes. Malgré la crise, on se dit «confiant» que la Ville, qui veut miser sur une économie plus «résiliente», continuera d’investir dans des projets majeurs en matière de verdissement.

«Le Grand parc de l’Ouest est sur de bonnes rails, mais dans l’Est, on attend encore de grands gestes pour rendre la nature plus accessible», soulève à Métro le directeur général par intérim de l’organisme, Emmanuel Rondia.

La Commission sur les finances de la Ville déposera le 21 septembre ses recommandations à la Ville au terme de cette consultation. L’administration devrait ensuite présenter son budget 2021 en novembre.

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