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Québec ferme la porte à un déficit dans les villes, qui créerait un «précédent»

La ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau
La ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau Photo: Pablo Ortiz/Métro

Montréal et le gouvernement du Québec discutent afin de déterminer comment la ville pourra éponger son retard financier. Mercredi, le gouvernement de François Legault a officiellement écarté l’idée d’apporter des changements au cadre réglementaire, qui interdit aux municipalités d’engranger des déficits.

«Il y a des discussions, des réflexions qui sont faites, parce que c’est un précédent que de permettre à une municipalité de faire un déficit», a commenté la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, lors d’une séance d’étude des crédits budgétaires, à l’Assemblée nationale.

Une modification à la loi ne toucherait pas que Montréal, mais «l’ensemble des villes du Québec», a-t-elle rappelé.

De loin la région la plus touchée par le coronavirus au Québec, Montréal prévoyait déjà en avril des pertes financières de plus de 500 M$. Or, le cadre réglementaire actuel demande à Montréal d’éviter à tout prix un déficit. Sans quoi, la ville-centre doit faire de son mieux pour équilibrer sa situation financière.

«On sait pertinemment que la Ville de Montréal a subi un contrecoup difficile.» – Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole

La Ville n’a pas exclu de demander à Québec la permission d’engranger un déficit, histoire de relancer l’économie métropolitaine en sortie de crise sanitaire. L’administration de Valérie Plante a également demandé à ses citoyens de s’exprimer sur le sujet en consultation prébudgétaire.

Passage tardif du premier ministre

Interrogée par les partis d’opposition, la ministre Rouleau a d’ailleurs dû répondre du passage tardif du premier ministre dans la métropole.

«Ça m’a troublé que le premier ministre prenne plus de deux mois avant de prendre l’autoroute 40 dans l’autre sens et d’aller à Montréal, a tonné le député de Rosemont, Vincent Marissal. Ça a envoyé un sacré message: que Montréal était dangereuse.»

Répondant du tac au tac, la ministre Rouleau a réitéré qu’«elle n’était pas toute seule» durant la fulgurante première vague dans la métropole. «Le premier ministre savait exactement ce qui se passait à Montréal. Nous avons été en communication constante», a-t-elle indiqué.

Dépassée par les événements durant la première vague, Montréal a enregistré près de 30 000 cas de COVID-19 et plus de 3400 décès. «La gestion montréalaise de la COVID a été assez pitoyable», s’est insurgé le député libéral Pierre Arcand mercredi.

«On a tous constaté des problèmes qui dataient de bien avant la pandémie. Des problèmes que la pandémie a pu mettre en lumière», a admis Mme Rouleau.

Le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, a pour sa part demandé mercredi que le bureau du directeur national de santé publique se transporte dans la métropole pour une potentielle deuxième vague.

La ministre Rouleau soutient que cette décision n’est «pas de [son] ressort».


Mise à jour: Lors de l’étude des crédits en Affaires municipales, plus tard mercredi, la ministre en charge, Andrée Laforest, a écarté l’idée de laisser les Villes faire un déficit.

«C’est sûr qu’on ne veut pas que les municipalités ne fassent de déficit. Alors c’est pour ça qu’on discute pour avoir une mesure déficit COVID-19», a-t-elle indiqué.

Rien ne dit s’il s’agira donc d’une aide ponctuelle. «De quelle manière on va offrir cet outil, on est en train d’évaluer»

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