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Chefferie du PQ: Montréal n’en fait pas assez pour la langue française, selon Gaudreault

Le candidat à la chefferie du PQ Sylvain Gaudreault veut que Montréal en fasse plus pour le français
Sylvain Gaudreault Photo: Cindy Girard/TC Media

Déçu par les efforts de valorisation du français à Montréal, le candidat à la chefferie du Parti québécois (PQ) Sylvain Gaudreault veut donner à la Ville plus de responsabilités. Un gouvernement élu sous son leadership obligerait la métropole à faire du français un point central de ses politiques.

L’anglais devient presque automatique à Montréal. Sur le marché du travail en 2018, près du tiers des entreprises privées exigeaient de leurs employés qu’ils maîtrisent l’anglais, apprenait-on le mois dernier dans un rapport de l’Office québécois de la langue française (OQLF).

C’en est déjà trop pour Sylvain Gaudreault, député péquiste de Jonquière et candidat au leadership de la formation. Selon lui, Montréal s’approche d’un point de non-retour.

«Il faut absolument passer à l’action», affirme-t-il.

L’homme politique propose donc de forcer la main à la Ville de Montréal, qui devrait «inclure la mise en valeur du français dans sa planification stratégique».

«Par conséquent, la Ville devra présenter et mettre en œuvre une stratégie de promotion et de protection du français sur son territoire», avance dans son programme M. Gaudreault. Il promet aussi des mécanismes de suivi.

Plante «pas suffisamment engagée»

Si les entreprises privées font de plus en plus appel à l’anglais dans la région métropolitaine, c’est aussi le cas des services publics. Selon l’OQLF, la moitié des arrondissements et des municipalités de l’Île demandent au minimum des connaissances en anglais et en français, ou bien en anglais seulement.

Aux yeux de Sylvain Gaudreault, la mairie pourrait en faire beaucoup plus. «Je considère que [la mairesse Valérie Plante] n’est pas suffisamment engagée dans les mesures fortes pour le français», s’inquiète-t-il.

Se qualifiant d’adepte de la «décentralisation», le candidat à la chefferie veut justement donner plus d’occasions pour les administrations municipales, dont Montréal, d’agir pour la protection du français.

«Ça pourrait se matérialiser par une politique linguistique dans l’administration municipale. Est-ce que Montréal peut offrir des ateliers aux immigrants?», exemplifie M. Gaudreault.

Une réelle charte

La proposition montréalaise de Sylvain Gaudreault s’inscrit dans une promesse plus large sur le cadre législatif entourant le français. Celui-ci souhaite faire de la Charte de la langue française — ou Loi 101 — une véritable charte.

Au même titre que la Charte des droits et libertés de la personne, cette nouvelle Loi 101 permettrait donc «une interprétation pour toutes les autres lois», explique-t-il.

La course à la chefferie du PQ a repris au mois de juin, en plein déconfinement. Quatre candidats – M. Gaudreault, Frédéric Bastien, Guy Nantel et Paul St-Pierre Plamondon – y participent.

Un deuxième de trois débats doit avoir lieu la semaine prochaine. Les membres et sympathisants du parti auront cinq jours pour voter avant le dévoilement de la candidature retenue, le 9 octobre.

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