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Mobilisation pour offrir des tentes aux itinérants à Montréal

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Des personnes en situation d’itinérance ont érigé un petit campement de fortune à Montréal-Nord. Photo: Josie Desmarais/Métro

Un regroupement d’organismes montréalais tente de récolter des fonds afin de distribuer des tentes aux itinérants, alors que plusieurs campements de fortune ont vu le jour dans la métropole au cours des derniers mois.

En plus du campement de la rue Notre-Dame Est, qui continue de prendre de l’ampleur, des tentes ont aussi émergé à divers endroits de la métropole cet été, notamment au centre-ville et dans Montréal-Nord, qui n’en avait pas l’habitude.

«Ce qu’on observe, c’est que c’est vraiment un phénomène qui est présent dans de nombreux arrondissements de Montréal. Donc, il y a vraiment eu un intérêt au sein du collectif de fournir le matériel nécessaire pour aider les gens qui y sont installés», explique à Métro la coordonnatrice de la Table des organismes communautaires montréalais de lutte contre le sida (TOMS), Marjolaine Pruvost.

Ainsi, les fonds recueillis via une plateforme de financement en ligne visent à permettre au regroupement, dont Mme Pruvost fait partie, de faire l’achat de «kits de camping». Dans les prochaines semaines, le collectif espère ainsi pouvoir distribuer notamment des tentes, des sacs de couchage et des couvertures aux sans-abri de la métropole.

«Le collectif s’ajustera en fonction de ses capacités parce qu’on sait que les besoins sont très grands sur le territoire», souligne Mme Pruvost.

Le regroupement a d’ailleurs reçu récemment un don de la part de Centraide. Il pourra ainsi faire l’acquisition d’une centaine de tentes et d’autres biens nécessaires à la survie en extérieur. Des citoyens ont aussi remis un peu plus de 300$ au collectif jusqu’à maintenant, sur un objectif de 10 000$.

Un sentiment d’appartenance

Pour plusieurs itinérants, les campements de fortune offrent plus de stabilité que les refuges traditionnels, qui ont généralement des heures d’ouverture restreintes.

«Les campements de fortune, ça permet aux gens d’avoir leur lieu et de le garder au fil des semaines et des mois», souligne l’organisatrice communautaire du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal, Laury Bacro. Dans des secteurs où peu de ressources d’aide sont offertes aux sans-abri, comme Montréal-Nord, «ça leur permet de rester dans leur quartier, où ils ont des lieux d’appartenance», ajoute-t-elle.

«Quand des personnes s’installent dans un campement, ça leur donne une certaine garantie de santé et de sécurité. Ils s’installent avec une communauté, à proximité des services dont ils ont recours», estime également Mme Pruvost.

Et cet hiver?

Mais qu’en sera-t-il cet hiver? Le mois dernier, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a affirmé que le nombre d’itinérants aurait doublé à Montréal depuis le début de la pandémie, pour atteindre environ 6000. Elle a du même coup reconnu que la Ville s’attend à avoir besoin de 300 lits supplémentaires pour faire face à la saison froide, en plus des nouveaux refuges temporaires qui ont vu le jour cet été.

La Ville n’a par ailleurs toujours pas démantelé le campement de la rue Notre-Dame, après avoir d’abord demandé aux itinérants de quitter ce lieu d’ici au 31 août, en vain. Cet été, la police de Montréal a toutefois procédé au démantèlement de plusieurs campements de fortune au centre-ville et dans le quartier Hochelaga. L’arrondissement de Montréal-Nord entend par ailleurs mettre fin au campement sur son territoire d’ici au 22 octobre.

«C’est certain que ce n’est pas enviable que des personnes vont passer l’hiver dans une tente à -30. Mais si c’est un démantèlement qui fait en sorte qu’elles se retrouvent encore plus loin, ce n’est pas plus enviable», soulève Laury Bacro.

Un constat que partage Mme Pruvost, qui affirme que le démantèlement de campements est «extrêmement problématique».

«Un démantèlement, ça veut dire éloigner les personnes, isoler les personnes. On est en contexte de pandémie, de crise du logement. On a une recrudescence des surdoses. Démanteler des installations, c’est mettre la santé des personnes à risque.» -Marjolaine Pruvost, coordonnatrice à la TOMS

«Pas une solution durable»

Contacté par Métro, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pour sa part souligné que «les campements ne sont pas une solution durable ni sécuritaire pour les personnes en situation d’itinérance, surtout à l’approche du froid».

«C’est pourquoi nous travaillons activement avec le réseau de la santé à l’ouverture de nouveaux sites d’hébergement d’urgence pour l’hiver», ajoute une attachée de presse, Catherine Cadotte.

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