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Un court-métrage pour mieux comprendre la maladie d’Alzheimer

Alzheimer
Le film est consacré à Angelina, une citoyenne de Rivière-des-Prairies atteinte de la maladie d'Alzheimer. Photo: Gracieuseté/Sarah Morena

Dans le court-métrage Memoria, Sarah Morena s’attarde à la mémoire, mais pas n’importe laquelle. Celle, fragmentée, de sa grand-mère Angelina, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Le film de deux minutes et demie est le projet de fin d’études de la diplômée en cinéma d’animation de l’Université Concordia.

La jeune femme d’origine italienne n’a pas hésité à prendre pour sujet sa grand-mère, de qui elle est très proche depuis l’enfance.

Elle lui a demandé de lui de chanter sa chanson préférée et lui raconter ses souvenirs, entre autres son arrivée au Canada. Des extraits de ces échanges en italien servent de trame sonore aux photos et animations.

«Je voulais faire quelque chose pour elle et pour moi aussi, explique l’illustratrice et réalisatrice. C’est quelque chose qui m’a aidée à canaliser mes émotions.»

«Ma grand-mère a toujours été spéciale pour moi. C’est elle qui m’a élevée, jusqu’à ce que je commence l’école. C’est difficile pour moi et pour toute la famille de la voir perdre la mémoire.» -Sarah Morena, réalisatrice et illustratrice

Quand la mémoire décline

Angelina a reçu le diagnostic de la maladie d’Alzheimer il y a environ cinq ans.

«Au début, ça ne paraissait pas vraiment, elle oubliait juste des petites choses, raconte Sarah Morena. Mais au fil des années, ça a commencé à donner lieu à des accidents, parce qu’elle oubliait de fermer le four.»

Sa mère, sa sœur et elle habitent tout près de chez elle et vont régulièrement l’aider. Depuis deux ans, la famille a aussi le soutien d’aides à domicile du CLSC.

«C’est difficile pour moi, confie-t-elle toutefois. J’avais toujours vu ma grand-mère en parfait état. C’est elle qui s’occupait de moi. Maintenant, il faut que nous, on prenne soin d’elle.»

Il faut dire que la situation s’est complexifiée quand son grand-père a lui aussi commencé à perdre ses facultés, à la suite d’un traumatisme crânien, en 2018.

Peur de l’oubli

La jeune femme tente de rester proche de sa grand-mère malgré la pandémie, en lui téléphonant aussi souvent qu’elle le peut. Elle est consciente que parfois, l’appel disparaît par la suite de sa mémoire. «J’ai peur qu’un jour, elle m’oublie. C’est quelque chose que je dois apprendre à accepter», laisse-t-elle tomber.

Même si sa grand-mère a oublié le film et l’entrevue qu’elle a fait avec elle, elle la sait très touchée par l’hommage. «Chaque fois que le voit, elle est contente, elle rit en entendant sa voix», souligne-t-elle.

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