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Le CBD ne serait pas un remède contre la dépendance à la cocaïne

CBD
Le cannabidiol crée beaucoup d'espoirs dans la communauté scientifique. Photo: stokkete/123rf

Une étude réalisée par des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) a démontré que le cannabidiol, plus connu sous le nom de CBD, ne serait pas un traitement efficace contre la dépendance à la cocaïne.

«Notre hypothèse était que CBD allait faire diminuer les craving liés à l’usage de cocaïne […], diminuerait la consommation de cocaïne et augmenterait le temps avant la rechute», résume Violaine Mongeau-Pérusse, première auteure de l’étude.

Afin de valider cette thèse, l’équipe du Dr. Didier Jutras-Aswad a étudié 78 sujets souffrant de troubles sévères liés à la consommation de cocaïne. Lors d’une hospitalisation pour désintoxication de 10 jours, un premier groupe a reçu 800 mg de cannabidiol par jour, l’autre un placébo. Les chercheurs ont fait un suivi hebdomadaire avec les patients pendant trois mois par la suite.

Or, les résultats démontrent que le CBD n’aurait aucun des effets escomptés.

«C’est sûr qu’on est déçu, et on est un peu surpris», soutient Mme Mongeau-Pérusse.

En effet, les chercheurs étaient encouragés par des résultats issus de la littérature scientifique démontrant que le CBD diminuait l’autoadministration de cocaïne chez les souris.

La molécule avait aussi démontré diminuer l’anxiété chez les souris et les humains.  «On sait que l’anxiété a un rôle dans le craving. Il est donc possible que de diminuer l’anxiété mène à une diminution du craving

Une molécule qui crée beaucoup d’espoir

Malgré ces résultats décevants, Mme Mongeau-Pérusse soutient que «sans refaire exactement la même étude », elle n’exclurait pas l’idée de réétudier le cannabidiol pour traiter la dépendance à la cocaïne.

«On est seulement au début de la recherche sur le cannabidiol dans la communauté scientifique», soutient-elle.

En effet, la molécule a commencé à créer un réel engouement au cours des dernières années, explique Mohamed Ben Amar, pharmacologue et auteur du livre Le cannabis: pharmacologie et toxicologie. À son avis, la nouvelle ouverture politique face à la marijuana encouragerait notamment les chercheurs à pousser la recherche en ce sens.

De plus, le CBD comporte de nombreux avantages: il ne semble créer aucune dépendance, serait peu coûteux en comparaison aux produits pharmaceutiques et aurait peu d’effets secondaires, explique le chercheur.

Si des études ont démontré que ce cannabinoïde peut être efficace pour diminuer l’épilepsie, les troubles inflammatoires et des symptômes de la schizophrénie, M. Ben Amar appelle à la prudence face aux nombreuses études qui se font présentement.

«Parmi les études qui ont été faites pour traiter la dépendance aux psychotropes, les résultats les plus prometteurs qu’on a obtenus, c’est pour la dépendance au cannabis. (…) Mais il faut le confirmer avec des études plus larges, plus longues, avec un plus grand nombre de patients.»

Encore de la recherche à faire

Selon une étude publiée dans The Lancet en 2019, environ 1 personne sur 1000 consommerait de la cocaïne. Parmi eux, 16% y seraient dépendants.

Pourtant, à ce jour, aucun traitement pharmacologique n’a été trouvé pour ce problème de santé publique.

Dans ce contexte, Mme Mongeau souligne l’importance de continuer la recherche en ce sens.

«Les gens sont très souffrants, et on n’a pas de traitement à leur donner».

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