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REM dans l’Est: pas si vite, dit le PQ

Les nouvelles voitures du REM. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) vers l’Est de Montréal se fait avec opacité et sans consultation, affirme le Parti québécois (PQ), qui demande au gouvernement Legault de se remettre à l’ouvrage avant qu’il ne soit trop tard.

À la mi-décembre, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), confirmait son intention d’aller de l’avant avec un tronçon du nouveau mode de transport collectif vers l’est et le nord-est de l’Île. Les travaux, estimés à 10 G$, prendront leur envol en 2022.

Mais le Parti québécois s’inquiète. Alors que la mise en service du premier bras du REM se fait attendre, la Caisse continue d’étendre sa toile, constate le porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de transport, Joël Arseneau.

«Avec le REM, une annonce n’attend pas l’autre. On est pour le développement du transport collectif, mais il faut y aller étape par étape», souligne-t-il, en entrevue avec Métro.

Les wagons du REM dans l’Est doivent principalement circuler sur des voies aériennes. C’est ce qui avait généré la sortie, à la mi-janvier, d’une quinzaine de signataires, qui publiaient une lettre ouverte dans La Presse demandant au gouvernement et à la Caisse de réévaluer non pas le tronçon, mais le mode emprunté.

Joël Arseneau exhorte François Legault à «prendre le parti des riverains de la rue Notre-Dame» en les consultant directement.

«C’est un mode de transport qui n’a pas fait l’objet d’études comparatives avec d’autres options, observe M. Arseneau. On ne peut pas permettre à la CDPQ d’être juge et partie.»

Une «cicatrice»?

L’opposition au développement du REM à l’est du centre-ville s’est faite bruyante depuis le début de la nouvelle année. Le mois dernier, Québec solidaire déposait une pétition exigeant de la Caisse qu’elle abandonne les structures aériennes et qu’elle mandate un comité aviseur «indépendant» pour étudier le tracé.

La pétition a obtenu quelque 1800 signatures jusqu’à maintenant.

Dans ce dossier, le PQ se range du côté de son adversaire souverainiste: il faut faire appel au public, lance Joël Arseneau.

«Dans ce cas-là, les instances mandatées pour déployer un système de transport en commun harmonisé ne sont pas dans le coup», avance le député péquiste, en référence à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

En entrevue chez Métro, fin janvier, le directeur général de l’Autorité, Benoît Gendron, avait assuré que l’organisme participerait activement au développement du tronçon.

De l’ouverture?

Le mois dernier, après avoir vu certains de ses architectes quitter le navire, la firme chargée d’imaginer le REM, CDPQ Infra, a mandaté un groupuscule pour qu’il réétudie le tracé aérien dans le centre-ville de Montréal. Joël Arseneau se réjouit d’avoir vu la CDPQ «ouvrir cette voie».

«Soit, mais pourquoi travailler uniquement sur cette portion du tracé. Faisons l’analyse de tout le réseau», avance-t-il.

Le retard qui pourrait s’accumuler avec une multiplication des processus consultatifs en vaut la chandelle, selon l’élu du Parti québécois. «Voyons l’approche consultative comme un investissement», souligne-t-il.

D’abord prévue en 2021, la mise en service d’un premier tronçon du REM devrait finalement se faire en 2022. Récemment, le premier ministre Legault confirmait son intention d’allonger les bras du réseau vers Châteauguay et Boucherville. La CDPQ étudie aussi une ligne vers Laval.

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