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Britney, Paris et Lindsay: les icônes des années 2000 et la misogynie

Paris Hilton et Britney Spears ont été les célébrités les plus populaires des années 2000. Elles ont également été les plus critiquées en raison de la misogynie qui régnait à l’époque. Photo: Getty
Luz Lancheros - Metro World News

La presse et le monde culturel étaient particulièrement cruels envers les stars féminines de la pop comme Britney Spears et Lindsay Lohan il y a deux décennies. Cela affectait leur image, leur carrière et leurs vies personnelles. Mais grâce à #MeToo, elles ont gagné contre un establishment qui les a presque détruites.

Ce qui fut peut-être le pire cas de misogynie à l’encontre d’une célébrité féminine s’est produit en 2008. À l’époque, le blogueur Perez Hilton – l’un des premiers communicateurs web en divertissement – vendait des t-shirts sur lesquels on pouvait lire qu’il aurait préféré que Britney Spears meure plutôt que Heath Ledger, qui, après son interprétation acclamée du Joker, était décédé d’une surdose.

Hilton occupait une part importante de l’espace public dans la presse en ligne (qui serait plus tard accaparée par TMZ) en dessinant des célébrités et en affichant sa cruauté, ce qu’il dit regretter aujourd’hui.

Mais ce type de comportement était normalisé à l’époque. Joan Rivers se montrait impitoyable quant à l’apparence des célébrités dans Fashion Police. Le poids des stars de cinéma féminines était scruté à la loupe. Et il était commun de voir Paris Hilton, Lindsay Lohan et Britney Spears être dépeintes comme étant des femmes «égarées, ivres et toxicomanes».

Dans tous les cas, ces femmes étaient les seules à blâmer. Un double standard, puisque leurs confrères masculins du star-système s’en tiraient bien. Par exemple, Janet Jackson a subi seule les contrecoups lorsque son mamelon a été exposé par Justin Timberlake lors du Super Bowl de 2004.

À l’inverse, ni les conjoints de Paris Hilton ou de Kim Kardashian – qui ont distribué des images d’elles nues sans leur permission – ou encore Timberlake et Kevin Federline (les ex de Britney Spears) n’ont été publiquement blâmés, critiqués ou humiliés.

Changement de culture

Cette culture a changé depuis. Le mouvement #MeToo a mis en lumière la misogyne envers les célébrités féminines. Celles-ci ont aussi ont commencé de se défendre en dénonçant les questions sexistes qu’on leur posait.

Dans le récent documentaire Framing Britney Spears, on peut voir comment non seulement la santé mentale de la chanteuse a été ignorée pendant toutes ces années, mais aussi comment sa réalité était contrôlée et même transformée en marchandise.

«Le mouvement Free Britney et ce documentaire permettent de voir plus loin que ce que les médias ont montré, explique à Métro l’historien spécialisé en mode et en genre et expert en culture populaire, Lilo Peñuela González. Au moment où Britney vivait une crise qui a culminé lorsqu’elle a rasé sa tête et a attaqué un paparazzo, le public ignorait les détails de sa situation.»

Paris Hilton a vécu un traitement médiatique similaire dans sa vingtaine, quand elle a tourné la télé-réalité The Simple Life et que son «sex tape» se vendait comme des petits pains chauds. Son personnage public a imprégné l’imagerie populaire à un point tel que la chanteuse P!nk l’a démolie dans son vidéoclip Stupid Girl.

Mais loin d’être stupide, comme le démontre le documentaire This Is Paris sorti l’an dernier, Hilton a créé ce personnage en réaction aux abus qu’elle a subis au pensionnat où ses parents l’avaient envoyée.

«Le mouvement #MeToo a permis de démarrer une conversation à propos du concept de devoir féminin, selon lequel chaque femme doit toujours demeurer en parfait contrôle et ne peut faire d’erreur, parce que si elle fait un faux pas, tout le monde lui tombe dessus. Britney avait seulement 27 ans lorsqu’elle subissait toute cette pression, tout comme Paris avait 21 ans quand elle a été exposée au regard du public et a été réduite à cette image de fille stupide», explique Lilo Peñuela González.

Il y eut des cas plus sérieux encore: l’exposition continue d’Anna Nicole Smith, que l’émission de télévision E! a transformé en télé-réalité, a fini par lui coûter la vie en 2007, après que le tout eut fait d’elle une figure grotesque.

Mischa Barton a emprunté le même chemin tout comme d’autres jeunes stars. Lorsqu’elles n’étaient pas sexualisées ou continuellement exposées, elles devaient se retirer complètement pour ne pas l’être sans leur consentement. Cela avait été le cas notamment de Nathalie Portman dans son enfance et de Mara Wilson, la vedette de Matilda, qui a reçu des propositions inappropriées alors qu’elle était encore enfant.

«Au cours des dernières années, le féminisme a aidé à réévaluer cette misogynie intériorisée.» -Lilo Peñuela González, historien spécialisé en mode et en genre et expert en culture populaire

«Le mouvement #MeToo a démontré ce que les femmes endurent depuis toujours et le fait qu’on les blâme constamment. C’est la faute d’Ève d’avoir tenté Adam, c’est la faute de Janet Jackson et non pas de Justin Timberlake», cite en exemple l’expert en culture populaire.

Récemment, plusieurs médias ont entrepris un examen de conscience et se sont excusés auprès de Britney Spears pour leur traitement à son égard pendant toutes ces années. E! s’est également excusé à Miley Cyrus.


Les icônes des années 2000 les plus critiquées par les médias:

Britney Spears

Durant sa crise de 2007, certains médias sont allés jusqu’à parier sur sa mort. Perez Hilton vendait des t-shirts sur lesquels on pouvait lire qu’il aurait préféré qu’elle meure au lieu de Heath Ledger. Elle est la deuxième personnalité publique la plus photographiée des XXe et XXIe siècles après la princesse Diana.

Paris Hilton

Elle a créé cette image de personne mondaine stupide grâce à son émission de téléréalité The Simple Life et a été attaquée publiquement par rapport à son travail d’actrice et son comportement. Le vidéo A Night with Paris l’a rendue célèbre à l’âge de 21 ans. South Park et Celebrity Deathmatch ont fait des parodies sur elle. En 2011, elle a atteint le fond lorsqu’elle a passé 90 jours en prison et a été photographiée en train de pleurer.

Lindsay Lohan

Ses problèmes avec l’alcool et les drogues ont fait vendre beaucoup de tabloïds dans les années 2000. Il n’était pas rare de la voir en compagnie de Paris Hilton et Britney Spears, créant cette image de «dépravée». Quand elle a publié la liste des hommes avec qui elle avait couché, cela a mis davantage d’emphase sur son image de star sur le déclin et elle a été très persécutée par la presse.

Mischa Barton

L’inoubliable Marissa Cooperla de la série télévisée The O.C. a piqué du nez devant les médias. En 2007, on a rapporté qu’elle avait été admise en cure de désintoxication pour des troubles de santé mentale et de dépendances. Ses problèmes de poids et de dépendance destructrice, tout comme sa mauvaise relation avec sa mère a beaucoup fait parler d’elle dans les médias.

Tara Reid

Vedette des comédies telles que Folies de graduation et Josie et les Pussycats, elle est tombée dans l’oubli et est devenue une cible de choix pour les tabloïdes et les magazines en raison de son anorexie et son alcoolisme, qu’elle a eu du mal à vaincre.

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