Hugo Chavez empoisonné par ses «ennemis historiques» ?
La douleur qui frappe le Venezuela après la mort de Chavez semble avoir attisé la colère des dirigeants du pays contre les « ennemis historiques » du chef de la Révolution bolivarienne. Nicolas Maduro, le vice-président qui annonçait la nouvelle du décès, a pointé du doigt les États-Unis qui auraient provoqué le cancer dont souffrait le président.
Pour prouver le sérieux de ses accusations, Maduro a annoncé l’expulsion de deux fonctionnaires américains et la mise sur pied d’un comité scientifique d’enquête sur la question. Il compare la mort de Chavez à celle d’Arafat qui avait été volontairement contaminé par une maladie par ses ennemis.
Bien sûr l’administration Obama a démenti les accusations comme quoi les Etats Unis auraient participé à un complot contre le président vénézuélien et a rejeté les accusations spécifiques contre les membres de son ambassade qui ont été expulsés hier. Un porte parole du département d’état, Patrick Ventrell a qualifié d’absurdes les déclarations du vice président comme quoi les États Unis auraient été responsables du cancer du Président.
Chavez est peut être parti mais il laisse en héritage à son peuple une profonde méfiance des américains et de leurs visées impérialistes. À répétition, il a accusé les américains d’ingérence dans les affaires du pays, les accusant d’avoir participé à un coup raté qui a occasionné son départ momentané du pouvoir en 2002. En décembre 2011, il avait déjà laissé entendre que les États Unis étaient peut être responsables du fait que plusieurs leaders de l’Amérique latine avaient été récemment diagnostiqués du cancer.
La réaction de Washington pourrait alimenter les doutes dans les prochains jours. Dans un communiqué publié moins d’une heure après l’annonce officielle du décès de Chavez, Barack Obama affirme que : « Au moment où le pays entame un nouveau chapitre de son histoire, les Etats-Unis continuent à défendre les politiques qui soutiennent les principes démocratiques, l’Etat de droit, et le respect des droits de l’homme ».Pas d’émotion. Pas de condoléances. Des propos tournés vers l’avenir.
À quoi peut-on s’attendre en terme de relations entre les deux pays? Un premier pas pour tourner la page en ce sens serait de renforcer les représentations. Mais même si des ambassadeurs sont échangés d’un côté comme de l’autre, personne ne s’attend à ce que les tensions entre les deux pays se dissipent de si tôt. Pire ! Les autorités américaines s’attendent à ce que le Venezuela rappelle certains de ses diplomates aux États Unis dans les prochains jours.