Burinage de catalyseurs: une opération populaire
Alors que les voleurs de catalyseurs continuent de sévir à Montréal, de nombreux résidents de l’Est souhaitent bénéficier du service gratuit de burinage offert par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) afin de protéger leurs biens.
Les places se sont vite envolées pour la troisième opération de burinage de catalyseur du SPVM, tenue le 1er octobre à l’atelier municipal des travaux publics de la Ville de Montréal-Est.
Rémi Chartrand est l’un des résidents qui ont pu réserver l’une des 30 plages horaires disponibles. Il explique avoir été encouragé par l’expérience d’un ami qui s’est fait voler son catalyseur. « À voir son état d’esprit ce matin-là (…) sa détresse, sa rage… Je me suis dit que le sujet était à prendre au sérieux », soutient le Prairivois. Pour leur part, les Prairivois Angelo Parente et Giselle Scalia, ont déposé chacun leurs deux voitures pour le burinage, inquiets des histoires de vols relatées dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Une méthode qui a ses limites
L’opération de burinage consiste à graver un code unique et un code QR sur le catalyseur des voitures de citoyens afin de retrouver l’item en cas de vol. Un autocollant est également apposé à l’intérieur de la vitre afin de dissuader les voleurs.
Denis Proulx, un autre résidant sur le territoire, doute pour sa part que l’identification de la pièce en question décourage les voleurs. Il admet cependant que cette précaution lui donnera plus de chances de retrouver la pièce, si volée. « La question, ce n’est pas de savoir si ça va arriver, mais bien quand ça va arriver. C’est vraiment un fléau ici, à PAT ».
Un fléau
Comme lors des deux premières opérations de burinage du SPVM, la demande a encore largement dépassé l’offre de places disponibles.
Un engouement que Steve Massicotte, agent de concertation communautaire à la division de la prévention et de la sécurité urbaine au SPVM, explique par la flambée des vols de catalyseur au cours des trois dernières années. Entre 2018 et 2020, les cambriolages déclarés au SPVM auraient augmenté plus de sept fois, passant de 323 à 2219.
«C’est un crime quand même difficile à élucider. Il faut que les policiers prennent (le voleur) en flagrant délit avec le catalyseur, ou le retrouvent chez un receleur. La plupart du temps, les catalyseurs ne sont pas marqués», explique Steve Massicotte.
La hausse des vols s’expliquerait par la montée de prix des métaux contenus dans les catalyseurs, des métaux plutôt rares tels le rhodium, le palladium, et le platine. Le catalyseur d’un véhicule normal pourrait se vendre sur le marché noir entre 100 $ et 500 $. Celui d’un camion, de 500 $ à plus de 1000 $, soutient M. Massicotte.
D’autres ateliers à Montréal
D’autres opérations gratuites de burinage seront organisées dans différents arrondissements Montréal au cours de la prochaine année, assure Steve Massicotte. Ceux-ci seront annoncés à l’avance.
« Malheureusement, ce service n’est pas encore disponible pour un citoyen qui souhaiterait payer pour l’obtenir ».
L’atelier a été offert par les postes de quartier (PDQ) 45 et 49, la Division de la prévention et de la sécurité urbaine du SPVM, l’Équité Association, Industrielle Alliance, Info-Crime Montréal et l’arrondissement RDP-PAT.