Soutenez

Le burinage pour combattre le fléau du vol de catalyseur

Steve Massicote
Le burinage peut contribuer à dissuader les voleurs, croit Steve Massicotte. Photo: Anouk Lebel/Média Média

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) veut prévenir le vol de catalyseurs de véhicules, un phénomène en explosion dans la métropole depuis trois ans.

Le vol de catalyseur inquiète Lia au point d’en faire de l’insomnie. C’est qu’en un an seulement, on lui a dérobé trois fois cette pièce dont le coût de remplacement est d’environ 2000$. «Je suis tout le temps en train de vérifier ma voiture», raconte la mère de famille.

Bien que son assureur ait remboursé la majorité des frais, cette résidente de Montréal-Nord est déterminée à ne plus jamais être la cible des voleurs. Elle a donc fait la file le 8 juillet pour pouvoir participer à une opération de marquage de catalyseurs menée par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L’opération consiste à buriner un numéro unique sur le catalyseur pour pouvoir le retracer en cas de vol. Ensuite, un autocollant est posé sur la vitre du véhicule pour dissuader les malfaiteurs.

«Si le catalyseur est volé, ça nous donne les moyens de le retracer dans nos bases de données», explique Steve Massicotte, agent de prévention communautaire pour la division de la prévention et de la sécurité urbaine au SPVM.

Des vols à répétition

La cinquantaine de places disponibles pour la journée de burinage au Canadian Tire de Montréal-Nord se sont envolées en moins de trente minutes.

Si Lia a réussi à faire buriner sa précieuse pièce, d’autres comme Moulay Driss n’ont pas eu la même chance. «Je me suis fait voler mon catalyseur deux fois: en décembre et le mois dernier», dit-il, découragé.

Des histoires de vols à répétition comme celle que raconte Moulay, le SPVM en entend de plus en plus. En fait, ce crime est devenu un véritable fléau. En 2020, 2196 cas ont été rapportés au SPVM, soit trois fois plus qu’en 2019 (679) et sept fois plus qu’en 2018 (323).

«L’explication la plus plausible, c’est que c’est une pièce qui contient des métaux précieux –  du rhodium, du palladium – des métaux dont la valeur a augmenté dans les trois dernières années», explique Steve Massicotte.

Les catalyseurs sont très prisés sur le marché noir, où ils peuvent se revendre plus de 500$, ajoute-t-il.

C’est sans compter que cette pièce, située en dessous du véhicule, est facile d’accès pour les voleurs, particulièrement ceux qui sont plus hauts, comme les véhicules utilitaires sport.

En 2022, certains constructeurs automobiles commenceront à identifier cette partie du véhicule avec un numéro de série, ce qui pourrait aider à combattre le phénomène.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.